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Schizophrénie: "la souffrance psychique n’est pas honteuse" explique le docteur David Gourion
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Schizophrénie: "la souffrance psychique n’est pas honteuse" explique le docteur David Gourion

RCF,  -  Modifié le 2 mai 2018
Mercredi 2 mai débute dans les médias et sur les réseaux sociaux une grande campagne pour changer de regard sur la schizophrénie.

Il aura fallu attendre 2018 pour voir se lancer une grande campagne d’information sur la schizophrénie. "Le but est de déstigmatiser, faire comprendre aux gens qu’il faut arrêter d’avoir peur des personnes qui souffrent de cette pathologie, et de recueillir des dons pour aider la recherche. La schizophrénie touche 1% des jeunes, avec un début entre 15 et 25 ans. C’est une maladie extrêmement invalidante, extrêmement triste. Les symptômes entrainent beaucoup de souffrances" explique le docteur David Gourion, psychiatre à Paris, ancien chef de clinique à Sainte Anne, auteur de nombreux livres sur les pathologies psychiatriques adolescentes
 

Des causes multiples

Le praticien rappelle que la schizophrénie est un trouble extrêmement hétérogène. "La forme la plus forte, ce sont les bouffées délirantes aigues, ce coup de tonnerre dans un ciel serein, où le jeune se met à délirer, à être agité. Le deuxième mode d’entrée, sournois et subtil, s’installe sur plusieurs années. Cela commence par le décrochage scolaire. Le jeune se replie sur lui. Apparaît quelque chose qui semble être un détachement du réel. Il y a souvent une composante dépressive" ajoute David Gourion.

Les causes de la schizophrénie sont multiples. "On aimerait bien trouver une cause simple, unique. Mais les causes sont multiples. Heureusement la recherche a permis d’avancer considérablement dans la compréhension de ces facteurs multiples. Premièrement, le facteur génétique. Deuxièmement, des facteurs précipitants, comme la consommation précoce et intense de cannabis" lance encore le médecin.
 

"La schizophrénie se soigne"

Côté soins, le docteur David Gourion explique que la schizophrénie se soigne. "Il y a une psychiatrie humaniste qui peut soigner les patients, et mettre la clinique au cœur de la prise en charge. J’ai pu voir des jeunes gens qui arrivaient à quinze ans dans un état de désorganisation psychique énorme, et qui quelques années après ont une vie, ils sont insérés, ils travaillent. Ils gardent une fragilité et ils ont un traitement qu’ils garderont toute leur vie, mais ils sont comme nous" témoigne le praticien.

Ce dernier précise que le traitement est multi-facettes. "Il y a une traitement médicamenteux, qui va permettre de réguler la dopamine. Il y a une prise en charge psychologique, ce sont des personnes qui ont besoin de soutien, d’aide et de réconfort. Il y a un programme d’aide aux familles. Il y a toute la dimension de réinsertion socioprofessionnelle. Ces prises en charge sont sur mesure" conclut-il.

Plus d'informations sur la Fondation Pierre Deniker en cliquant ici
 

 

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