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Se mobiliser pour "les oubliés de la République"
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Se mobiliser pour "les oubliés de la République"

RCF,  -  Modifié le 21 février 2019
Retrouvez chaque jeudi l'éditorial de Véronique Fayet.
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Ce soir place de la République à Paris le collectif des associations unies contre le mal logement invite à une grande mobilisation en faveur de ceux que l’on pourrait appeler "les oubliés de la République" c’est-à-dire les 4 millions de personnes sans abri ou mal logées recensées par la Fondation abbé Pierre.

Aujourd’hui, des milliers de ménages –parfois en famille avec des enfants- sont contraints de dormir sur les trottoirs, dans des abris de fortune, ou aux urgences de l’hôpital. Plusieurs raisons à cela : la saturation des dispositifs d’urgence ou la difficulté à trouver à un logement à un prix abordable , ou encore l’impossibilité de se maintenir dans un logement trop cher. Les remontées de terrain sont dramatiques : à Paris ce sont 3622 personnes à la rue qui ont été recensées le 7 février dernier par les maraudes citoyenne de la nuit de la solidarité pour 3035 l’année dernière. A territoire constant, le nombre de sans abri a augmenté de 10 % dans la capitale en un an. À Lyon, cet hiver, le 115 –numéro d’urgence des sans abri- n’avait plus aucune place à attribuer aux personnes isolées.  À Toulouse, sur 100 personnes qui appellent au 115, moins de 10 arrivent à avoir quelqu’un au téléphone. Et, dans 95 % des cas, il n’y a pas de solution. En Seine-Saint-Denis, ce sont en moyenne 250 personnes, majoritairement en famille, chaque jour, qui n’obtiennent pas d’hébergement. La situation est telle qu’entre 60 et 70 % de sans-domicile que l’on rencontre en maraude n’appellent même plus le 115. 

Face à ces drames, l’Etat responsable de l’hébergement n’est pas resté inactif et a montré sa volonté de mieux anticiper ces situations avec les associations. Des milliers de  personnes sont temporairement mises à l’abri dans des centres d’hébergement d’urgence ouverts pour l’hiver.

Mais le printemps sera synonyme d’angoisse car des milliers de places vont progressivement fermer d’ici juin, comme s’il était plus acceptable de dormir dans la rue en été qu’en hiver. Les asso moblisées  demandent aux pouvoirs publics –Etat et collectivités locales- qu’aucune personne hébergée dans le cadre des places hivernales ne soit remise à la rue sans solution de relogement ou d’hébergement avec un accompagnement adapté, quel que soit le statut administratif de la personne.

Le 31 mars marquera également la fin de la trêve hivernale sur les expulsions locatives. L’an dernier, plus de 15 500 ménages ont été expulsés de leur logement par la police ; un nouveau record malgré les alarmes répétées des associations. Derrière ces chiffres, il y a des ménages fragilisés, pris en étau entre la hausse des coûts du logement et la précarité de leurs ressources. En danger, ces personnes craignent de se retrouver à la rue, de voir leurs enfants déscolarisés, et leur état de santé se dégrader. Le Collectif réitère donc sa demande de moratoire temporaire des expulsions locatives avec dédommagement des propriétaires, accompagné d’une réelle politique de prévention et d’accompagnement social des ménages dès les premières difficultés à payer leur loyer.
 

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