Nous sommes à mi-chemin du synode à Rome qui porte sur les jeunes, la foi et le discernement des vocations. Un sujet qui concerne tout jeune, et notamment ceux qui portent un handicap.
« Je trouve que l’on a beaucoup de chance quand on est chrétien et malade, parce que l’on a une proximité avec le Christ, il n’y a pas de plus grand réconfort ». Jeanne Pelat a 21 ans et porte un lourd handicap. Elle ne quitte pas son fauteuil roulant. Elle répond en ces termes étonnants à une question sur sa foi dans la revue Ombres et Lumière. Elle explique : « Jésus a vécu lui-même la souffrance physique, l’abandon, la peur, l’angoisse. Quand je prie en disant « Seigneur, je souffre », je sais qu’il me comprend ». Car Jeanne souffre, Stéphanie, beaucoup et souvent.
Elle est atteinte d’une forme de myopathie qui provoque de violentes douleurs musculaires, sans espoir de guérison aucun. De quoi être révoltée contre Dieu, comme nombre de ses amis atteints de lourds handicaps. Pas elle. « J’ai prié pour ma guérison… Ma maladie empirait… Mais je savais que Jésus m’aimait ». Au fil du temps, elle a compris que ça ne l’empêchait pas d’être heureuse, même s’il y avait des périodes très difficiles. Et Jeanne de témoigner de cette confiance au jour le jour, sa vie pleine et entière, les belles rencontres, les amis de cœur, les études... C’était difficile, mais dit-elle « s’engager, c’est juste prendre le risque d’être heureux et de rendre les autres heureux ». Et s’engager, c’est ce qu’elle va faire, en rentrant dans une communauté contemplative. Un appel profond reçu à Lourdes à l’âge de 17 ans. « Malgré tout ce que je vis d’épanouissant, rien ne me rend plus heureuse que cette vie-là » explique-t-elle rayonnante.
Le bonheur est le fil rouge de sa vie. « Acceptons nos limites, -dit-elle - c’est comme ça que Dieu nous guide vers ce qui peut nous rendre heureux ». Toujours dans Ombres et Lumière, Monseigneur Gobillard va dans le même sens : « La question que Jésus pose à chacun -dit-il- est « quelle est ta blessure, pour que j’y construise l’Eglise, que je t’ouvre à la fécondité ? … Donne-moi ton cœur blessé, aime-moi tel que tu es ».
Au milieu de ce synode sur les jeunes, la foi, et les vocations, le témoignage de Jeanne nous rappelle que Dieu nous veut heureux. Nous ne sommes pas tous appelés à la vie contemplative comme elle, mais nous avons tous vocation au bonheur. Tous ! Aucune maladie, aucun handicap, aucune blessure, ne nous coupe de l’appel de Dieu, qui ne veut qu’une chose : que nous soyons heureux ! « Le monde cherche des héros parfaits -dit encore Monseigneur Gobillard- Jésus cherche des cœurs pauvres ». A l’instar de Jeanne, nous pouvons unir nos blessures à celles de Jésus. Il saura les rendre fécondes, parfois très secrètement, pour notre plus grande joie.
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