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Tracking et données personnelles: peut-on tout faire au nom de la lutte contre le coronavirus?
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Tracking et données personnelles: peut-on tout faire au nom de la lutte contre le coronavirus?

RCF,  -  Modifié le 9 avril 2020
Alors que le "tracking" des citoyens est de plus en plus présent dans le débat public afin de lutter contre le virus, sommes-nous prêts à abandonner notre liberté, par sécurité?
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La question peut paraître insolente quand on songe aux victimes de la pandémie, aux malades dans les hôpitaux, aux soignants sur la brèche, aux personnes âgées dans les EHPAD, à tous ceux qui travaillent ou sont confinés dans des conditions difficiles. Ce qui m’inquiète ces jours-ci est la petite musique angoissante entendue à propos du tracking des citoyens par les autorités afin de savoir si elles ont été en contact avec des personnes qui ont été infectées par le virus.

L’utilisation des données personnelles des smartphones avait été jusqu’à présent exclue par le gouvernement. Le 26 mars dernier, le ministre de l’Intérieur écartait l’hypothèse en raison du fait que "ce n’est pas la culture française". Depuis, comme sur d’autres sujets, le discours a évolué. Le secrétaire d’État en charge du Numérique, Cédric O, étudie les différentes possibilités technologiques et celle d’une application recueillant les données via Bluetooth tiendrait la corde, tout en préservant le volontariat ou l’anonymat nous dit-on. On devrait en savoir plus aujourd’hui ou demain.

Quand le patron de LREM, Stanislas Guerini, se déclare "favorable à ce qu’on se donne tous les outils pour pouvoir vaincre le virus", qu’est-ce que cela implique ? Voulons-nous vraiment vivre dans une société où l’État peut savoir à n’importe quel moment où nous sommes ? Je voudrais citer la phrase de l’avocat François Sureau, inlassable défenseur des libertés publiques, interrogé par Le Figaro : "Si nous ne sommes pas prêts à accepter un certain nombre de risques pour vivre libres, alors nous vivrons en sécurité dans de grandes garderies surveillées par la police, et protégées par des milices de sécurité privée."

Le coronavirus n’épuise pas tout le champ de notre réalité commune. On ne pas peut tout permettre ni justifier sous prétexte de lutter contre la maladie. On sait bien que nous sortirons un jour du confinement, ne serait-ce que parce qu’il nous coûte et qu’il ne pourrait durer infiniment, mais certaines mesures technologiques indolores pourraient bien perdurer dans le temps et dégrader notre système de société.

Pour les chrétiens, cette semaine nous conduit à commémorer la mort et la Résurrection du Christ comme promesse de notre propre résurrection. Cette promesse n’annule pas la réalité de nos souffrances, ni la perspective de notre mort. Elle est cependant le signe le plus étincelant de notre dignité d’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cette dignité est inséparable de la liberté que Dieu a conférée à l’homme. Aucun péril ne saurait nous le faire oublier.

 

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