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Travail

RCF,  -  Modifié le 24 septembre 2019
A l'occasion de la sortie de "Ceux qui travaillent" au cinéma, retour sur l'origine d'un mot qui occupe nos journées
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Et voici un mot maintes fois évoqués, le mot « travail », dont l’origine est souvent avancée comme symbolique, puisqu’il vient du latin tripalium, un outil pour ferrer les chevaux mais aussi un engin de torture… Mais en réalité, il y a toute une histoire à raconter.  

Cela peut paraître amusant, mais il y a des dictionnaires étymologiques qui lorsqu’on consulte le mot travail vous renvoie à pieu. Je n’ai pas dit « au pieu » ce qui serait vulgaire et curieux pour expliquer le travail ! Pourquoi alors renvoyer au pieu qu’on enfonce en terre, en latin palus ? En fait pour ferrer les chevaux, on enfonçait en terre très solidement trois pieux, d’où le latin tripalium, et ces trois poteaux permettant d’immobiliser le cheval. C’était évidemment un effort et de là est venu le mot travail par déformation phonétique.

Comme ce fut aussi un instrument de torture, s’y est associée la notion de souffrance, de tourment, d’où le « travail » de l’accouchement, mais aussi sans être une torture, mais un effort important, le fait de « travailler un cheval », en somme le discipliner, le dresser. En ancien français, il y avait le mot « labeur », et le verbe « labourer » qui à l’origine n’était pas seulement travailler la terre, mais comme c’était le travail le plus important du paysan, par rétrécissement de sens « labourer » s’est limité au fait de retourner la terre, ce qui évidemment est très fatigant.

Il y avait aussi le verbe « œuvrer », alors attention, lorsqu’on évoque les jours ouvrables, en fait ce ne sont pas les jours où l’on ouvre, ce sont à l’origine les jours où l’on œuvre, entendons les jours où l’on travaille. Revenons tout de même au mot pieu, non pas le poteau au sens vulgaire du terme, celui sur lequel on dort. Il vient en fait d’une forme picarde du mot peau, la peau d’animal sur laquelle on dormait. Ce n’était pas vulgaire au départ. Mais, il me faut vous dire, que je suis troublé par la formule « ceux qui travaillent » parce que j’ai traduit en français des chansons de country qui me plaisent beaucoup. Et la dernière d’Alan Jackson, qui s’appelle A hard hat and a hammer, a pour refrain : God bless the workmen. Que j’ai traduit bien sûr par « Dieu bénisse ceux qui travaillent » ! Quand elle sera au point, je vous la chanterai. Mais apportez un parapluie !

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