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Un conflit social prêt à durer
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Un conflit social prêt à durer

RCF,  -  Modifié le 27 novembre 2019
Va-t-on vers une épreuve de force sociale le 5 décembre ?

A l’approche du mouvement social de grande ampleur annoncé à cette date, rien n’indique que la fièvre puisse retomber d’ici là. Les séances de concertation avec les partenaires sociaux, organisées avant-hier et hier à Matignon par Edouard Philippe n’ont pas fait bouger les lignes, tous campant sur leurs positions. Et d’éventuels amendements au projet ne devraient intervenir qu’après le 5 décembre, quand sera connue l’ampleur de la mobilisation.

Le gouvernement  attend donc de voir avant de revoir sa copie ?

Cette stratégie de la tension, conduite par les principaux acteurs, gouvernement et syndicats confondus, chacun pensant pouvoir en tirer bénéfice, est habituelle dans ce genre de situation, mais, en dans le cas d’espèce, elle pourrait quand même se révéler assez destructrice dans un pays où sur les questions sociales les nerfs sont à vif depuis plus d’un an.

L’exécutif avance «  droit dans ses bottes » convaincu que l’abolition  des régimes spéciaux s’impose au nom de l’équité. Il y voit même une mesure de justice sociale. Mais il poursuit, sans le dire, une autre ambition, celle d’équilibrer avant 2025 les comptes de l’assurance retraite. Deux ambitions parfaitement légitimes en elles-mêmes mais quasiment impossibles à conjuguer au même moment dans le contexte actuel.

Le gouvernement tient donc fermement ses positions...

Ambitieux pour la réforme, le gouvernement a choisi ces derniers jours de camper la fermeté. Emmanuel Macron en personne lors de son déplacement vendredi à Amiens a clairement indiqué qu’il ne renoncerait pas à son projet. Il tente aussi de jouer l’opinion face à  ceux qui dans les  transports bénéficient de protections particulières et d’en faire des « privilégiés ».

Et les syndicats protestent logiquement...

Cette attitude a en effet provoqué en fin de semaine dernière une crispation du front syndical, certaines centrales refusant de se rendre aux concertations proposées. La CGT, comme souvent, campe sur une fermeté de principe. Mais la CFDT, plutôt bienveillante face au projet au départ, annonce son refus de toute réforme paramétrique, qui modifierait au nom du nécessaire équilibre des comptes, l’âge de départ ou la durée de cotisation. Par ailleurs, le CFDT cheminots, bien représentée chez les conducteurs de train a choisi de se joindre au mouvement du 5 décembre.
 
Ce front qui se conjugue à d’autres exaspérations sociales dans le pays annonce un début décembre agité.  Le gouvernement doit absolument sortir de l’ambiguïté et  dire plus vite ce que contiendra ou pas la réforme.

Cela semble prévu désormais probable pour cette fin de semaine. D’autant que les syndicats ont du mal à contenir des adhérents très crispés sur la défense de leurs droits. 

Tous ces ingrédients semblent annoncer  un conflit parti pour s’installer dans la durée. A moins de trouver de part et d’autre des partisans de l’apaisement, ceux qui refusent par principe la stratégie de la tension et l’épreuve de force.

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