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Un conseil européen pour sortir l'Europe de la crise du Covid-19
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Un conseil européen pour sortir l'Europe de la crise du Covid-19

RCF,  -  Modifié le 23 avril 2020
Les dirigeants européens se réunissent aujourd’hui pour trouver une voie pour l’après-crise : les pays du Nord s'accorderont-ils avec les attentes de ceux du Sud ?
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Entrés en désordre dans la crise sanitaire, ils vont chercher à sortir plus unis de la crise économique. Confinement oblige, les 27 chefs d’État et de gouvernements de l’Union vont se retrouver en visioconférence. Ils veulent atténuer le choc économique lié à l’épidémie de Covid-19. Et surtout de mettre en place un mécanisme de solidarité entre Européens, par lequel les pays en meilleure santé – à tous les sens du terme - viendraient en aide à ceux qui souffrent. Mais ils ne sont pas d'accord entre eux. Comme l’explique aujourd’hui dans La Croix mon confrère Alain Guillemoles, deux conceptions s’opposent entre l’Europe du sud, demandeuse, et celle du nord, réticence à payer. L’Espagne a fait une proposition ambitieuse : un fond de relance de 1 500 milliards d’euros, soit 10 % du PIB de l’UE, financé par un emprunt de la Commission européenne. Ce serait de la « dette perpétuelle », dont seuls les intérêts seraient remboursés.

L’Italie plaide pour une mutualisation de la dette des États à travers la création d’obligations européennes, des « coronabonds ». Et la France propose la création d’un fonds de 1 000 milliards d’euros, remboursable sur 20 ans. Chaque pays en obtiendrait une part proportionnelle aux dommages causés par l’épidémie, mais rembourserait en fonction de son poids économique dans l’Union. Cela créerait donc un transfert d’argent vers les pays du sud, les plus affectés par le Covid-19 à ce stade. Comme c’était le cas durant la crise grecque, après 2011, les pays d'Europe du Nord veulent éviter la création d’une Union de transfert, dans laquelle eux, les riches fourmis, qui estiment avoir fait des efforts pour mettre leurs finances en ordre, paieraient pour les pauvres cigales du sud, incapables de gérer correctement leurs budgets. Mais cette fois, la crise touche tout le monde. Et personne n’est responsable de ce qui nous arrive. Les Néerlandais et les Allemands le reconnaissent volontiers.

Il n'y aura sans doute pas d'accord dès aujourd'hui. Mais il faut se souvenir que la précédente crise de la zone euro avait été marquée durant deux ans par une succession de sommets de la dernière chance, où les Européens tentaient de trouver des solutions, dos au mur. Il avait fallu l’intervention de la Banque centrale européenne, en la personne de son président, Mario Draghi, en 2012, pour apaiser définitivement les craintes des marchés. Cette fois, même s’il y a eu des carences dans la réaction européenne, notamment vis-à-vis de l’Italie - carences dans lesquelles les Chinois et les Russes se sont précipités avec force propagande -, la réactivité a été beaucoup plus forte et rapide. La Banque centrale européenne est intervenue 3 à 4 semaines après le début de la crise. Elle a annoncé le 19 mars dernier qu’elle mettait 750 milliards d’euros sur la table pour permettre aux États de d’amortir le choc économique lié à l’épidémie. Ce qui donne du temps pour permettre de dégager un compromis. Comme toujours en Europe.
 

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