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Un film sur notre monde d’aujourd’hui
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Un film sur notre monde d’aujourd’hui

RCF,  -  Modifié le 20 septembre 2018
Benoist de Siney réagit aux critiques sur le film de Wim Wenders à propos du pape.
Fanny Cohen Moreau Fanny Cohen Moreau

« Esthétique sulpicienne du plus mauvais goût » selon Télérama. « Le pape babille des monologues que ne renierai pas Miss France » selon les Inrockuptibles. « Wenders a définitivement perdu ses ailes du désir et assure sans recul la promotion de François » selon le Nouvel Obs. On pourrait continuer encore longtemps la litanie des mauvaises critiques que peinent à renverser les quelques échos positifs dans la manière dont la presse répercute la sortie du film « Le pape François : un homme de parole ». 

Eh bien, c'est justement, à cause de ces critiques, qu’il faut aller voir ce film de toute urgence ! D’abord parce que, sans vouloir être cruel, que ces revues que je viens de citer puissent donner un avis positif et enthousiaste à propos d’un tel film et d’un tel sujet aurait été inquiétant sur le fond comme sur la forme.
 
Ensuite parce que ce film, précisément n’est pas un objet cinématographique au sens classique du terme. Composé d’images d’archives, il cherche à donner la parole à François, à nous prendre à témoin de sa parole. Pas juste de quelques mots remontés en petites phrases bien sonores et qui font les gros titres. Non, ici le cinéaste laisse parler le Pape. Et c'est peut-être l'une des raisons des reproches amers qui lui sont faits. Il le laisse s'exprimer, aller au bout de sa pensée, ou au moins la développer!

Certes, il y a des scènes, comme le soulignent les détracteurs du film, où l’émotion facile gagne le spectateur. Mais cette émotion elle-même est à interroger: pourquoi sommes-nous si touchés de voir cet homme au milieu des foules de pauvres ? pourquoi sommes-nous parfois bouleversés de le voir prendre dans ses bras des malades et des corps repoussants ? Sinon parce que nous-mêmes nous en sentons de plus en plus incapables.
 
Il y a d'abord ce visage totalement révolutionnaire du premier François, celui d’Assise, qui apparut dans une Eglise et une société au moins aussi travaillées que les nôtres par l’argent, la médiocrité politique, la satisfaction des égoïsmes particuliers. Et c'est bien pour cela qu’il est important de prendre le temps d’écouter et pas seulement d’entendre les mots du deuxième François, celui de Rome.
  
Il y a ses paroles, qu’il prononce face caméra, en nous regardant dans les yeux, que nous soyons croyants, convaincus, sceptiques, ou lointains de la foi chrétienne. Ces paroles nous provoquent à réfléchir, à descendre en nous-mêmes, nous interrogeant sur ce qui doit faire le moteur de nos existences. Et la place que nous faisons à l’essentiel. Ne nous laissons pas berner par des critiques qui ne cherchent qu’à nous faire éviter une telle rencontre.

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