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Veillée d'armes pour les retraites
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Veillée d'armes pour les retraites

RCF,  -  Modifié le 4 décembre 2019
Aujourd’hui et depuis quelques temps déjà, la France vit en apnée, retenant son souffle à l’approche de la grève du 5 décembre.

La tension sociale reste forte en France

Jeudi, en un jour d’agitation sociale, se trouveront cristallisées des attentes contradictoires dont on peut savoir à l’avance qu’aucune ne sera pleinement honorée.
Mais que cherche à faire l’exécutif ?

Du point de vue du gouvernement, il s’agit de mobiliser pour limiter l’impact sur les Français des perturbations annoncées, non seulement dans les transports mais dans de nombreux services publics, comme les écoles, les hôpitaux. La liste des secteurs touchés n’a pas cessé de s’allonger de la SNCF à  la RATP, en passant par Air France, EDF, les enseignants, les policiers et les avocats…

Cette action préventive risque de buter sur l’ampleur de la mobilisation face à une reforme de fusion des 42 régimes de retraite existants en un système universel par points. C’est la raison pour laquelle une réunion  s’est tenue dimanche à Matignon, visant à unifier le plaidoyer en faveur de la réforme. Et à afficher fermement l’ambition de la mener à son terme.

La rencontre s’est terminée en début de soirée, sans annonce. Elle a été suivie d’un dîner entre ministres, en forme de veillée d’armes.
Ces efforts conjoints pour renforcer la qualité de l’argumentaire en faveur de cette fusion visant la justice et l’équité en matière de retraites mais aussi pour limiter l’impact de la grève seront-ils suffisants pour éviter une crise sociale d’ampleur ?

Jeudi, 150 manifestations sont prévues. Le mouvement rassemble la CGT, FO et  les cadres CFE-CGC. Le soutien de la CFDT à la réforme est lui-même fléchissant.
La grogne ne s’arrêtera sans doute pas le 5 décembre au soir.

D’autant que le flou persiste sur le contenu précis du projet gouvernemental dont on ne connaitra la teneur exacte qu’à la fin de l’année. Avant un examen au Parlement début 2020.

Une épreuve de force durable reste donc possible

Le contexte social n’est en tous les cas pas favorable à une épreuve de force. Certes, l’exécutif peut s’appuyer sur une légitimité forte. Emmanuel Macron a été élu en 2017 sur un projet puissamment réformateur. Mais sa majorité à l’Assemblée nationale n’est ni très structurée, ni très cohérente et ne s’appuie pas sur un maillage solide dans le pays.

Sa force principale lui vient de l’absence de projet alternatif et de personnalités incontestées pour incarner une alternative. La voie reste donc étroite. La crispation s’est  amplifiée ces derniers jours dans une dramaturgie classique en France à la veille d’importants mouvements sociaux.

Selon un sondage IFOP pour le JDD, paru dimanche dernier, les Français  sont largement favorables à une réforme du système des retraites (76%) mais ne sont que 36% à faire confiance au gouvernement pour la mener à bien. 46% des personnes interrogées ont de la sympathie pour le mouvement du 5 décembre. 33% y sont opposés et 21% sont indifférents.

Ce qui traduit une forte ambivalence des Français à l’approche du 5 décembre et ne lève vraiment pas les incertitudes sur l’avenir de ce chantier.
 

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