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Véronique Fayet a raison
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Véronique Fayet a raison

RCF,  -  Modifié le 1 février 2019
Chaque mardi Jean-Marie Valentin vous propose son éditorial.
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Véronique Fayet s’est inquiétée la semaine dernière - dans le prolongement du rapport d’Oxfam sur les inégalités - de ce que le président du MEDEF fasse mine d’adopter la théorie controversée du « ruissellement », selon laquelle plus les riches sont riches, plus leurs richesses ruissellent sur les pauvres. Véronique y voit un obstacle à la nécessité de résoudre, ensemble, le défi de la pauvreté. Et elle a appelé les EDC à être un pont entre les différentes mouvances du patronat afin de travailler à la réconciliation des points de vue.

Et que pensez-vous de cela Jean-Marie ?

Véronique a raison : la pauvreté est l’affaire de tous. Elle n’est pas réservée aux seules associations ou entreprises de l’économie sociale et solidaire, comme j’ai eu l’occasion de le dire à cette antenne à plusieurs reprises. Elle doit être à l’agenda des entreprises et des mouvements patronaux.

Et oui - entrepreneurs et dirigeants chrétiens - nous avons un rôle particulier à assurer dans ce combat. Les EDC sont présents aux universités d’été du MEDEF. Et notre stand ne désemplit pas. Nous avons engagé des démarches auprès des dirigeants des grandes entreprises, auprès de l’écosystème tech. Nos relations avec la CPME sont régulières de même qu’avec différents syndicats. Nous préparons actuellement nos assises régionales. Et nous travaillons également régulièrement au niveau international avec l’UNIAPAC et les EDC des Français de l’étranger.

Mais plus encore, les EDC étant d’abord un mouvement offert aux dirigeants pour ordonner l’exercice de leurs responsabilités à leurs convictions profondes, chaque membre des EDC s’efforce d’être ce pont, d’être ce serviteur du bien commun, là où il est, au sein de son entreprise, dans le monde associatif, le monde syndical, et dans nos communautés.
Nous accueillons donc l’appel de Véronique avec joie.

Et sur le fond de l’affaire ?

Je vois davantage dans le propos controversé du président du MEDEF, la théorie de Lapalisse que celle du ruissellement : « plus il y aura de riches, moins il y aura de pauvres ». ….

Le Rapport d’Oxfam qui est à l’origine de cette polémique, fait un constat et des recommandations qui méritent d’être débattus. Ce rapport met le doigt sur des dérives des systèmes économiques sur lesquelles la pensée sociale Chrétienne nous met en garde depuis plus d’un siècle, nous invitant constamment à mettre l’économie au service de l’homme, au risque sinon de broyer les plus fragiles d’entre nous. Les contextes changent, mais le combat reste le même et les dirigeants chrétiens sont invités à mettre au cœur de leur action, le bien commun, la fragilité et l’épanouissement de leur collaborateur. C’est ce que nous nous efforçons de faire.

Mais ce matin, je veux être dans l’espérance. Car la prise de conscience est là, massive, universelle, du Bengladesh à Davos en passant par Panama, des dirigeants de grandes entreprises aux plus jeunes d’entre nous.
Dans l’espérance, car je crois Stéphanie que c’est le témoignage de l’espérance qui nous fait agir – là maintenant - qui est le moteur le plus puissant des changements auxquels notre monde aspire. Notre monde a davantage besoin de saints que d’économistes comme je crois que les 67.000 bénévoles du secours catholiques font plus pour les plus fragiles que tous les rapports du monde.
 

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