Cette émission est archivée. Pour l'écouter, inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous directement si possédez déjà un compte RCF.
Pourquoi aller à la messe?
Présentée par Véronique Alzieu UAC-36756
Halte spirituelle, l'intégrale
dimanche 23 août 2020 à 9h00
Durée émission : 55 min

© Corinne SIMON/CIRIC - "Si les gens sortent de chez eux pour aller à la messe, considère Anne Lécu, c'est qu'il y a en eux une grande attente"
Aller à la messe c’est répondre à un appel et apporter devant Dieu les préoccupations de tous les hommes. C’est aussi se laisser transformer profondément pour se donner aux autres.
Une messe dans un coin reculé de campagne, un prêtre âgé, personne pour faire chanter, et juste deux ou trois fidèles. Qu'est-ce donc qui fait qu'on y assiste à ces messes si "ordinaires", comme les appelle Sr. Anne Lécu ? Le type de célébrations à mille lieux de ce que l'on peut voir lors de grandes fêtes religieuses...
Pourtant, un 26 juillet 2016, c'est lors de l'une de ces célébrations "d'une grande pauvreté" que le Père Jacques Hamel a été assassiné. Et c'est cela qui a interpellé Anne Lécu : "Ce qui m'a ébranlée c'est de se rendre compte que cet homme donnait sa vie à l'occasion d'une messe ordinaire." Que se passe-t-il donc lors de la messe ? Pourquoi y va-t-on ? Pourquoi est-ce un devoir pour les croyants ? La religieuse publie "Ceci est mon corps" (éd. Cerf), non pas pour expliquer ce qu'est la messe mais bien pour proposer une lecture méditative de la célébration. Et de la façon dont elle nous entraîne.
La messe, y aller avec ses questions
"Si les gens sortent de chez eux pour aller à la messe, considère Anne Lécu, c'est qu'il y a en eux une grande attente, et le rôle des ministres du culte c'est de ne pas décevoir cette grande attente." Aussi, fût-ce par habitude, et même si le comportement des uns et des autres peut sembler "pas toujours adéquat", pour la religieuse, "on ne peut pas mépriser cette attente".
La religieuse invite chacun à se questionner : si l'on parle de "présence réelle" à propos de l'hostie consacrée, est-ce que l'on croit que Dieu est vraiment présent ? Qu'il nous accompagne dans notre vie ? Est-ce que l'on se rend présent à lui ? "Et si l'on parle du salut : de quoi ai-je besoin d'être sauvé ? Avec quoi est-ce que je me bats ? Est-ce le sens de la vie ? Le sens de la fraternité ? Pour des parents comment faire avec les enfants ?" Les questions qui nous habitent peuvent sembler très simples et très concrètes, trop pour certains, il s'agit précisément de "les honorer", de "les prendre au sérieux".
Rejoindre à la messe la communauté des croyants
Est-ce le Christ qui appelle ou la communauté ? "Rien ne nous arrive dans la vie chrétienne qui ne soit médiatisé par des hommes : si le Christ est bien Dieu qui se fait homme, c'est par l'intermédiaire des hommes que l'on reçoit l'appel de Dieu." Et s'il existe bien sûr des expérience directes du divin, bien souvent ce qui nous guide ce sont des rencontres avec nos semblables.
"C'est ensemble qu'on va tenter de porter ces questions vers Dieu." L'assemblée des fidèles est tout sauf uniformisée, chacun vient à la messe avec ses questions, son vécu, son histoire. Mais cet ensemble disparate est comme "un peuple qui converge". Et "la célébration de l'eucharistie fait de ces individus un corps vivant".
La messe, Y aller "pour ceux qui ne croient pas"
"Je crois fondamentalement qu'on y va pour les autres - moi je vais à la messe pour ceux qui n'y vont pas." En cela, il y a comme "une sorte de devoir" pour les croyants d'aller à a messe. Car on n'y va pas pour soi : c'est la conviction de la religieuse. "Je crois que nous les croyants sommes invités à y aller pour ceux qui n'y croient pas, pour porter la prière des hommes, de tous les hommes, ceux qui pratiquent et ceux qui ne pratiquent pas, les chrétiens et les non chrétiens : notre pauvreté c'est d'être là pour les autres."
En fait, si on regarde bien, la tradition biblique "c'est toujours de prier pour les autres". C'est Abraham qui intercède auprès de Dieu pour les habitants de Ninive, ou la tradition hébraïque (dont on hérite) lors de la fête de de Kippour de présenter à Dieu les fautes de tous les hommes. "C'est le côté universel de l'Église", rappelle Anne Lécu. Avec cette part de mystère qui est que "quelques hommes et quelques femmes ressentent en eux la nécessité de supplier Dieu pour les autres".
Émission d'archive diffusée en mars 2018
Bibliographie
Sur le même thème :
-
Diffusion
mardi 28 juillet 2020
6h00
Le b.a.-ba du christianisme
Qui célèbre vraiment la messe?
La question du jour a de quoi dérouter, après tout c'est le prêtre qui célèbre la messe, non ? Elise Chardonnet a sûrement une idé...
-
Diffusion
mardi 18 octobre 2016
17h03
Grand Angle
La musique liturgique, outil de communication extra-ordinaire
Les animateurs liturgiques ont leur Jubilé à Rome du 21 au 23 octobre. Depuis Vatican II, de nombreux artistes accompagnent la pri...
-
Diffusion
lundi 27 juillet 2020
6h00
Le b.a.-ba du christianisme
Faut-il aller à la messe, ou au culte, tous les dimanches?
Le dimanche, un jour consacré à Dieu pour les chrétiens: quels en sont les fondements bibliques? Pourquoi aller à la messe ou au c...
Les dernières émissions
-
Diffusion
samedi 23 janvier
21h00
Halte spirituelle, l'intégrale
De la peur de la mort au sens de la vie
Mourir : un mot qui nous dérange mais qui fait par...
-
Diffusion
samedi 16 janvier
21h00
Halte spirituelle, l'intégrale
Dieu est-il la consolation des pauvres?
La dépossession, condition pour rencontrer Dieu, i...
-
Diffusion
samedi 9 janvier
21h00
Halte spirituelle, l'intégrale
Le sens de l'incarnation
La prière, la confiance, l'accueil, la fragilité s...