Yvan Audouard est né d'un père lieutenant qui, à son retour de Saïgon, devient marchand de tabac et de journaux à Montélimar, avant de s'installer définitivement à Arles où il devient libraire avec son épouse ; tous deux sont natifs du Sud (Avignon et Marseille). Yvan Audouard passe une grande partie de son enfance à Arles et à Nîmes : il gardera pour la Provence une profonde tendresse et un accent caractéristique. Dans le livre Le Sabre de mon père (1999)1 il raconte son enfance dans la maison familiale, rue Spinelli, dans le quartier de Saint-Mauront à Marseille, entre les années 1917 et 1919.
La pastorale la plus renommée en Provence est la Maurel créée en 1844. En cinq actes, entièrement en provençal sauf le 4e qui est en français (l'acte d'Hérode) mais rarement présenté. Elle est l'œuvre d'Antoine Maurel qui l'a écrite en 1844 à la rue Nau à Marseille, où se trouvait le siège du Cercle Catholique d'Ouvriers, dirigé par l'Abbé Julien1.
Antoine Maurel, né en 1815, dans cette ville en était membre, il fut tour à tour tonnelier, doreur, ouvrier miroitier, comptable puis directeur du dépôt de mendicité.Affiche annonçant à Château-Gombert la représentation de la pastorale Maurel en 1926Premier acte
Lors du premier acte l'ange annonce la nouvelle aux bergers. Puis s'ensuit une présentation des différents personnages qui met en avant leurs caractères particuliers. L'aveugle à qui le boumian a volé son fils. Le meunier qui n'a comme famille que son âne et son chien (ou presque) Pimpara, le rémouleur qui aime bien lever le coude et caresser la bouteille. Jiget, le bégue et Pistachié le peureux qui se fait embobiner par le boumian à qui il vend son ombre (son âme) contre une bourse d'argent2.
Deuxième acte
Le deuxième acte met en scène la divulgation de la nouvelle de la naissance de l'enfant. Les bergers arrivent au village et réveillent Roustido, un vieux vieux garçon, un peu giron, il finira par réveiller son compère Jourdan le mari de Margarido qui souhaite rester jeune. Tout ce raffut fera que Margarido, sa femme, vieille acariâtre qui ne rate jamais une occasion d'engueuler son mari, ne tardera pas à descendre. Les trois vieux réunis partiront vers l'étable sans oublier de répandre la nouvelle au hasard du chemin2.
Troisième acte
Tout ce petit monde se retrouve chez Benvengu, maître d'une grande ferme et beau-fils de Jourdan. Il est veuf et chez lui, tout nouvel arrivant est l'occasion de faire la fête autour d'un bon verre de vin. Après quelques agapes, la chute de Pistachié poussé par le boumian dans le puits et l'arrivée de l'ange qui confirme la nouvelle, tout ce petit monde se mettra en route vers la crèche2.
Quatrième acte
Acteurs de la pastorale Maurel à Château-Gombert vers 1920Le quatrième acte est l'adoration. Chaque personnage se présente devant l'enfant Jésus et lui offre son présent. Évidemment quelques miracles s'accomplissent. Margarido et Jourdan se réconcilient, l'aveugle retrouve la vue et le fils que le boumian lui avait volé, le boumian devient gentil et Jiget, le bégue, retrouve une élocution normale2.
La pièce se termine par un chant, "O rei de glori" dynamique et puissant exprimant toute la joie de ce petit peuple de Provence.
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