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[Réponse aux auditeurs] Sur l'exercice délicat de commenter les Évangiles
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[Réponse aux auditeurs] Sur l'exercice délicat de commenter les Évangiles

RCF,  -  Modifié le 9 mai 2018
La Prière du matin, diffusée chaque jour sur RCF, a fait vivement réagir Odile, auditrice de RCF, qui s'est dit "heurtée" par le commentaire de l'Évangile.
RCF - Martin Feron, directeur des programmes Actualités et Société RCF - Martin Feron, directeur des programmes Actualités et Société

Odile, auditrice de RCF, nous écrit : "Je suis heurtée par le commentaire de l'Évangile de ce matin." Son message nous a particulièrement touchés. 

 

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Une réaction à la "Prière du matin"

Odile nous a écrit juste après la diffusion de la prière du matin du mercredi 2 mai. Le texte du jour était tiré de l'Évangile de Jean. "Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage." 

Et ce qui a fait particulièrement réagir Odile, c'est le commentaire de cet Évangile : "À travers ces paroles métaphoriques, Jésus nous fait comprendre que des épreuves peuvent nous arriver pour nous faire porter un fruit meilleur et plus abondant. Les vies les plus fécondes ne sont pas celles dans lesquelles il ne se passe rien. Dieu nous éprouve, Dieu nous teste et, ce faisant, il nous permet de grandir."

Dans son message, Odile nous écrit ceci : "Je viens de perdre un fils de 40 ans. L'épreuve est telle que je ne suis pas à la hauteur de ce test. Au diable ce Dieu qui me demande de porter 'un fruit meilleur' grâce à l'épreuve qu'Il m'envoie. Au diable si je ne "grandis" pas !"
 

La réponse de Martin Feron

"Notre premier réflexe est d’accueillir la nouvelle de ce deuil qui touche personnellement cette auditrice et de l'assurer de notre prière sincère. Et cette chronique est l’occasion d’y associer tous les auditeurs. Évidemment, nous allons faire suivre cette réaction à l’auteur du commentaire, non pas avec la volonté de lui faire un reproche, mais dans la nécessité de pouvoir prolonger cette parole qui a blessé notre auditrice et d’ajuster une parole, si cela est possible. Commenter le commentaire n’est pas de notre compétence ici et n'ajouterait que de la maladresse et surtout de la souffrance.

L’écriture d’un commentaire d’Évangile est un exercice difficile. S’y astreignent ceux et celles qui acceptent cette rigueur d’écriture, qui engagent leur parole en cohérence avec la ligne éditoriale de RCF, et qui accueillent dans un esprit d’ouverture les retours critiques, quand cela est nécessaire sur la forme, comme sur le fond.

Pouvoir en quelque mots, à peine plus d’une minute trente donner un éclairage, une piste de lecture, d’un texte qui utilise la métaphore est une prise de risque quotidienne. L’adresser au plus grand nombre, parler à l’oreille de chacun des auditeurs est presque un exercice insensé. Celui ou celle qui assure le commentaire chaque matin sur cette radio n’est pas comme un médecin, qui pourrait utiliser le même remède pour soigner le même symptôme chez des patients différents, seul le dosage variant selon le poids et l'âge. Il propose - je dis bien il propose - avec sa connaissance, son expérience, le contexte dans lequel il ou elle écrit son texte, une clé de lecture, une manière de nous faire entrer dans le texte, de le faire entrer dans nos vies, pour que nos vies en soient éclairées.
Comme le commentaire peut varier selon les auteurs, il y a des milliers de manière de le recevoir selon les milliers d’auditeurs qui nous suivent chaque matin. Charge à l'auditeur de comprendre cette difficulté de s’adresser à tous et à chacun, de recevoir cette parole comme si elle lui était adressée, comme une parole de vie.

Mais surtout charge à nous de faire vivre cette parole et et de ne pas l’arrêter à un mot ou une interprétation blessante. Charge à cette radio de la faire vivre dans le dialogue en nous engageant à ce que ce le lien ne se rompe pas avec Odile qui nous a fait la confiance de nous partager ce qu'elle vit. C'est ce à quoi je m'engage ce matin."

 

 

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