[Pré-synode] Romain Berthelot: retrouver le sens d'une Eglise missionnaire

Romain Berthelot, 30 ans, est religieux et séminariste au sein de la Communauté du Chemin Neuf. Lors du pré-synode, il a été marqué par "le sentiment d'appartenir à l'Eglise universelle, la fraternité qui grandit entre nous ces derniers jours, le fait de sentir qu'on est unis même si on est chacun porteur de réalités et de désirs différents". Et il ajoute: "les jeunes ont été très touchés par le fait qu'on les prenne au sérieux".

L'experience de la fraternite universelle

C'est particulièrement au sein de son groupe de travail francophone qu'il a fait l'expérience de l'universalité et de la fraternité, avec des jeunes du Canada, d'Europe, du Liban et d'Afriqe, dont un non-croyant. Il a touché du doigt la grande différence entre les réalités de ces pays, par exemple en matière religieuse: "nous on est dans des pays où les chrétiens sont minoritaires, la transcendance n'est pas si répandue, alros qu'en Afrique le fait que Dieu existe est plus naturel". Ou encore: "les Africains ouvraient grand les yeux quand ils apprenaient que lors d'une messe à Paris les gens ne se disaient pas bonjour. Pour eux c'était invrasemblable !" Selon Romain, le document produit par les jeunes rend compte de la complexité des situations et des réalités, il ne présente pas "une réalité lisse et uniforme".

L'apport capital des non-croyants pour redecouvrir le sens de la mission

Comme pour beaucoup de jeunes participants, laprésence de non-croyants a été pour lui une vraie plus-value: "Je pense que c'était une intuition géniale du pape. Dans mon petit groupe il y avait un non-croyant et on s'est vraiment dit : heureusement qu'il était là! J'ai vraiment senti que les non-croyants qui étaient là se sont sentis à l'aise, ils n'éhsitaient pas à prendre la parole, ils avaient vraiment leur place, ils étaient écoutés, ils ont vécu la même fraternité et leurpoint de vue était très important pour nous. A la question "Qui est Jésus pour les jeunes d'aujourd'hui", le jeune non-croyant de mon groupe a dit : pour moi c'est avant JC/après JC".

Pour lui, entendre ces points de vue permet d'être plus réaliste et de prendre acte de la situation minoritaire de l'Eglise dans certains endroits du monde, notamment en Europe. "Je crois que si en Europe l'Eglise comprend qu'elle est minoritaire, si elle ose le dire, elle n'a pas d'autre choix que d'être missionnaire", affirme-t-il. Et d'ajouter: "si, au lieu de vouloir juste maintenir le petit troupeau assez réduit, on se met à vouloir parler aux autres qui sont plus loin, alors l'Eglise est dans sa mission, elle est en bonne santé. C'est un mouvement qui va la rendre plus fidèle au Christ. C'est pour ça que je crois que c'est très important d'entendre les non-croyants et de faire attention à ce que notre message puisse être reçu, audible".