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Choisir la vie, une expérience spirituelle et psychologique
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Choisir la vie, une expérience spirituelle et psychologique

RCF,  -  Modifié le 28 mars 2018
Pendant la Semaine sainte, les chrétiens méditent sur les souffrances qu'a endurées le Christ et comment Jésus est présent dans les épreuves que l'on vit.
Ruben Hutabarat / Unsplash - Les blessures psychologiques peuvent nous pousser à faire de la foi une fuite, quelque chose de désincarné Ruben Hutabarat / Unsplash - Les blessures psychologiques peuvent nous pousser à faire de la foi une fuite, quelque chose de désincarné

Les chrétiens entrent dans la Semaine sainte. Et du soir du Jeudi saint au matin du dimanche de Pâques, lors de ces trois jours que l'on nomme triduum pascal, ils célèbrent la Passion, la mort et la Résurrection du Christ. Cette semaine particulièrement intense dans la vie des chrétiens se vit dans la perspective de la joie de la résurrection. Mais c'est aussi le moment de méditer sur les souffrances qu'a endurées le Christ : et avec le regard du croyant, considérer combien Jésus est présent quand les épreuves que l'on vit. La vie de foi peut-elle venir au secours des souffrances d'ordre psychologique ? Le P. Bernard-Marie Geffroy, auteur de "Conversions - Spiritualité et psychologie dans l'épreuve" (éd. Artège).
 

"C'est toujours un combat, c'est tous les jours qu'on choisit la vie, c'est tous les jours qu'on a des entraves à ce choix de vie à travers notre histoire"

 

LA SEMAINE SAINTE À L'ABBAYE DE MAYLIS - Après un Carême sur le thème de la sobriété, RCF vous emmène à l'abbaye de Maylis, une communauté de moines convertis à l'écologie. Du jeudi 29 mars (Jeudi saint) au dimanche 1er avril (dimanche de Pâques), RCF vous fait vivre tous les offices de la Semaine sainte, en direct de l'abbaye Notre-Dame de Maylis (Landes).
> En savoir plus

 

L'épreuve de la blessure archaïque

Mêlant récit personnel et réflexions d'ordre spirituel, le P. Geffroy raconte notamment comment la mort brutale de son père a marqué sa vie à l'âge de huit ans. Suivie de peu par la séparation d'avec son frère jumeau quand il a fallu partir étudier dans une école militaire. Un type d'épreuve qui sont autant de "blessures archaïques" une fois devenu adulte. Des blessures dont il est difficile de guérir tellement elles ont pu nous marquer.

Élevé dans la foi chrétienne, le P. Geffroy a vu sa foi "vive et naïve" ternie par une forme de violence intérieure : "Très rapidement je me suis installé dans la révolte." Avec la certitude de ne "jamais" pouvoir "se laisser aimer". Ce que les psychologues appellent "serment intérieur" : quand l'enfant blessé se dit inconsciemment que jamais il ne sera capable de faire ceci ou cela. Bien souvient il faut du temps pour prendre conscience de ces serments intérieurs. Que l'on pourrait aussi écrire "serrements intérieurs" - pour dire que c'est "le cœur qui se serre".

 



 

Choisir la vie

"Aujourd'hui je peux comprendre l'enfant que j'étais, perdu certes, mais guidé, inspiré, traversé par un souffle qui le dépasse, le précède, et qui anticipe aussi son avenir." Le P. Geffroy a connu une longue phase d'athéisme, jusqu'à sa conversion après un séjour à l'abbaye Notre-Dame de La Trappe (Orne). Devenu religieux de l’Ordre des trinitaires, puis prêtre, il est aussi accompagnateur spirituel : "ce n'est pas un psychothérapeute", précise-t-il. avec les personnes qu'il accompagne il lui arrive de travailler sur le pardon, ou la notion d'enfant intérieur. Et parfois en duo avec un thérapeute.
 

"Je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance" (Dt 30, 19)

 

Après avoir "cherché, dans une quête spirituelle un peut vague, un peu new age le sens de [sa] vie", le P. Geffroy s'est laissé peu à peu interpellé par le mystère de la foi chrétienne à la faveur d'un séjour dans une abbaye. Mystère centré sur la résurrection du Christ, qui n’est pour les chrétiens ni un mythe, ni une auto-persuasion optimiste qui permettrait de mieux affronter les difficultés du présent. Les blessures psychologiques peuvent justement nous pousser à faire de la foi une fuite, quelque chose de désincarné. C'est oublier à quel point la foi chrétienne, centrée sur la résurrection du Christ, est nécessairement vive, vivante. "C'est toujours un combat, c'est tous les jours qu'on choisit la vie, c'est tous les jours qu'on a des entraves à ce choix de vie à travers notre histoire."

 

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