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Clowns à l'hôpital : redonner le pouvoir de rire
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Clowns à l'hôpital : redonner le pouvoir de rire

RCF,  -  Modifié le 9 mai 2018
Ils sont clowns-hospitaliers ! Cet engagement n’a qu’un seul but : refaire naître la joie dans le regard des enfants malades et leur redonner espoir ainsi qu’à leurs familles.
Association Le Rire Médecin - "C’est la faiblesse de l’autre qui fait rire. Le clown n’est fait que d’échecs. C’est là qu’on rejoint l’autre" Association Le Rire Médecin - "C’est la faiblesse de l’autre qui fait rire. Le clown n’est fait que d’échecs. C’est là qu’on rejoint l’autre"

"J’ai un gros nez rouge. Deux traits sous les yeux. Un chapeau qui bouge. Un air malicieux. Deux grandes savates. Un grand pantalon. Et quand ça me gratte. Je saute au plafond !" Vous avez sûrement appris cette comptine quand vous étiez enfants ou peut être l’avez-vous fait réciter à vos enfants et petits enfants.

Redonner aux enfants le pouvoir de rire

Cette comptine décrit parfaitement, avec des mots simples, ce personnage à la fois énigmatique et attachant du clown, ce personnage qui ne cache pas ses fragilités, qui ne craint pas de montrer ses infirmités avec humour et tendresse.  S’il nous fait tant rire c’est qu’il vient toucher en nous quelque chose de profond, d’intime, qui exprime une vérité sur nous-mêmes et les autres en nous faisons prendre de la distance avec ce qui est en nous est souffrant, malade ou triste.

C’est ce à quoi s’emploient en particulier ces artistes, professionnels ou bénévoles qui en s’affublant du costume de clowns, redonnent aux enfants hospitalisés le pouvoir de jouer et de rire pour mieux faire face à la maladie qui les accable. Être clown hospitalier ne s’improvise pas. Cela demande une vraie formation, des compétences particulières, et une véritable envie.
 

"Le clown, c'est la beauté à l'hôpital"

Jean-Louis Berdat incarne pour sa part "Lulu Poireaux", "un personnage habillé avec un nœud papillon, une belle veste. Le clown à l’hôpital c’est la beauté. C’est pour cela que nous ne portons pas de grosse perruque, de grosses chaussures même si certains en ont. Pour ne pas faire peur aux petits enfants, le maquillage est aussi adapté". Ce dernier ajoute que "dans un hôpital, on est dans un environnement de souffrance. Donc on ne peut pas faire n’importe quoi non plus".

A l’hôpital, Laurence Bagein incarne quant à elle "Loupiotte". "Elle a une robe un peu psychédélique qui rappelle les années 70. Elle est en rose. On arrive avec beaucoup de couleurs à l’hôpital pour trancher avec le blanc assez terne. Nous n’avons pas beaucoup de maquillage. Il fait chaud à l’hôpital et le maquillage peut être assez intriguant pour les enfants. Le costume fait vraiment partie du personnage" ajoute-t-elle.
 

Un véritable engagement

Un métier de vocation ? Jean-Louis Berdat répond qu’on lui a fait découvrir qu’il était clown. "J’étais fonctionnaire à Genève. J’ai commencé à faire du théâtre amateur. Ma professeure m’a dit d’en faire mon métier. J’ai fait une école de théâtre à Paris spécialisée dans le clown. Et c’est là qu’on m’a fait découvrir mon clown. C’est une forme de révélation que d’aller vers le comique. C’est la faiblesse de l’autre qui fait rire. Le clown n’est fait que d’échecs. C’est là qu’on rejoint l’autre" lance-t-il.

Pour Laurence Bagein, la révélation fut différente. "J’ai fait énormément d’ateliers de théâtre et j’ai découvert le clown. Le clown m’a autorisé à créer un personnage. Il a libéré des choses ancrées profondément qui n’existent que quand je suis clown. Cela touche une partie intime. Ma participation chez les clowns de l’espoir remonte à quinze ans. C’est aujourd’hui un véritable engagement" précise-t-elle.
 

Puiser dans sa propre fragilité

Pour être clown d’hôpital, il faut connaître ses propres faiblesses. Et pour trouver son personnage, il faut puiser dans sa propre fragilité, que l’on va montrer au public. C’est cela qui fait rire. "Quand je suis clown, je suis mon propre auteur" explique Jean-Louis Berdat. Un engagement qui demande plusieurs qualités. "Une des premières qualités c’est l’écoute. Il faut être curieux. Il faut être résilient. Il faut enfin une juste distance avec la personne. On peut avoir de l’empathie avec un enfant, mais sa maladie ne m’appartient pas. Le clown, c’est un équilibre à avoir. On intervient au plus juste" conclut-il.

 

Émission enregistrée le 21 mars 2018

 

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