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Regarder la crise en face et s'engager [2/2]
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Regarder la crise en face et s'engager [2/2]

RCF,  -  Modifié le 25 août 2017
La psychologue Cécile Entremont observe chez ses patients une angoisse sociétale. Solitude, souffrance au travail, crise écologique... Et si on retrouvait le sens de la convivialité?
Cécile Entremont Cécile Entremont

Changement climatique, surpopulation, migrations, perte de sens... chacun le pressent, on vit une période de bouleversements. Face à l’incertitude, la peur peut nous paralyser et engendrer déni et repli. Mais cette crise, si nous avons le courage de la regarder en face, est peut-être une occasion unique de changer notre façon d’être au monde. C'est en tout cas le propos de Cécile Entremont, auteure de "S'engager et méditer en temps de crise" (éd. Temps Présent). Un essai où elle encourage à sortir de la sidération pour préparer l’avenir.
 

Chacun peut mesurer cette détérioration du lien social, et notamment au travail, où se multiplient les burn out et situations de harcèlement ou de maltraitance

 

cette intuition partagée que quelque chose va mal

Depuis son cabinet elle consulte les maux de notre société. Cécile Entremont reçoit en consultation de nombreux patients "qui ont l'intuition que quelque chose va mal". Elle est témoin d'une angoisse sociétale, où "des adultes comme des jeunes" ne se voient pas d'avenir et "sont devant un absurde".

 



 

les symptômes d'une angoisse sociétale

D'un côté le sentiment que tout va très vite, trop vite. Comme si, sous la pression de l'ultralibéralisme, la production industrielle s'était accélérée, la consommation s'était emballée, et le développement des technosciences avait dépassé toute limite. Et personne pour freiner le cours des choses.

De l'autre côté la conviction que le lien social s'émiette. "Tout ce qui pourrait être l'amitié, la fraternité, la convivialité a été très attaqué." Chacun peut mesurer cette détérioration du lien social, et notamment au travail, où se multiplient les burn out et situations de harcèlement ou de maltraitance.

 



 

Devant l'angoisse, différentes formes de déni

La psychologue rappelle que le déni a ceci d'utile qu'il est "un mécanisme de défense nécessaire lorsqu'on est blessé." Et selon elle, face aux dérèglements du monde - climatiques, économiques, violences - nous sommes bien dans une sorte de déni, à la fois individuel et collectif. Car toutes ces crises ont de quoi nous angoisser. Mais les effets du déni sont palpables: "On s'enivre pour ne pas voir." Et les addictions de toutes sortes se multiplient. Alcool, mais aussi pornographie, surconsommation, etc.

 

DOSSIER - Répondre à la quête de sens de nos contemporains
Nos sociétés occidentales sont en plein bouleversement. Nos rythmes de vie s'accélèrent sous l'effet des nouvelles technologies tandis que l'ultra-libéralisme met de côté des plus fragiles. À quel moment répondons-nous à notre soif de sens? Comment intégrer dans nos vies ce qui leur donne du sens: l'amitié, la gratuité, le silence, la vie intérieure, la transcendance, le beau...?
> Consulter le dossier

 

Émission réalisée en décembre 2016

 

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