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Voyage ou écologie, faut-il choisir ?
Présentée par Melchior Gormand, Anne Kerléo UA-138325

© Image d'illustration Unsplash
Le XXIème siècle doit-il être celui de la fin du tourisme ? Mais sans le voyage, l’humain serait-il un humain ?
A cause de la crise sanitaire, les voyages ont été moins nombreux cet été et pourtant les hommes n’ont jamais autant voyagé. Grâce à l’expansion des compagnies low cost, il est très simple de s’organiser un week-end à Barcelone entre amis ou d’aller voir un lieu rendu mythique par les réseaux sociaux. Mais voyage et écologie font-ils bon ménage ?
Qu’attendez-vous des professionnels du tourisme pour voyager en respectant l’environnement ? Avez-vous l’impression de dégrader la nature en voyageant ?
Impact sur le réchauffement climatique, la biodiversité, les loyers
Il y a urgence à réfléchir à la manière dont peuvent se combiner tourisme et écologie, tant l’impact du tourisme de masse sur l’état de la planète est important.
La partie émergée de l’iceberg, explique Anne Kerléo, rédactrice en chef Ecologie, est la mise en péril de sites historiques comme Venise, les temples d’Angkor, l’île de Pâques, l’Everest ou le Mont-Blanc. L’émission de gaz à effet de serre contribue au réchauffement climatique, et le tourisme a aussi un fort impact sur la biodiversité.
Quant à la démultiplication des meublés de tourisme dans certaines villes, elle provoque la hausse des loyers et la désertification des populations locales…
Bientôt une réduction de 60 % de l’empreinte carbone
Faut-il tout arrêter ? Mais sans le voyage, l’humain serait-il encore un humain ? Le nomadisme était l’essence de la vie de nos ancêtres. Notre aspiration à découvrir de nouveaux horizons vient sans doute cette époque…
Directeur du cabinet d'ingénierie en marketing du tourisme ID-Tourisme, et président de l'association Acteurs du Tourisme Durable, qui organise le 8 et 9 octobre à Troyes la 6ème édition du Tourisme durable, Guillaume Cromer travaille à anticiper les révolutions du tourisme à venir. Quand on parle de tourisme durable on commence à se poser de vraies questions sur le territoire, pour voir comment réduire nos bilans carbones. C’est un enjeu qui va être majeur dans les années à venir.
Comment les gens vont-ils voyager d’ici à 2030 quand il va falloir réduire de 60 % leur empreinte carbone ? "Il faut que les destinations et les professionnels s’adaptent. Si on ne casse pas les propositions de prix telles que des vols à 19 euros pour aller à Budapest ou Lisbonne, les gens vont continuer à ne pas intégrer la dimension carbone dans l’acte de consommation."
Certaines initiatives émergent comme Railcoop, une coopérative qui va relancer certaines lignes de train telles que Bordeaux-Lyon.
Changer l’architecture du monde
Passionnée par les voyages et le tourisme durable, Olivia Robert a rejoint l’aventurier Nicolas Vanier pour l’accompagner dans ses aventures et dans le grand Nord, avant de créer en 2015 une petite agence de voyage et d’événement sur les traces des aventuriers des grands voyageurs.
Celle qui a depuis ouvert le gîte La Maison Zéro dans la Drôme voyage depuis 8 ans sans prendre l’avion. "Si on est toujours dans la contradiction entre notre quotidien et les vacances, on attend beaucoup de choses des vacances, on a besoin de se dépayser. Je pense qu’il faut réenchanter son quotidien ! On peut vivre des micro-aventures !"
Avec l’arrivée de ses enfants, âgés aujourd’hui de 2 ans et 5 ans, elle a redécouvert la France et s’est rendu compte que l’aventure était à portée de main. "Cette contrainte est devenue une super opportunité. On a la chance d’avoir en France des territoires et des paysages incroyables ! Nous essayons chaque année d’aller voir un écovillage, comme les Amanins, la ferme de Pierre Rabbi dans la Drôme"
prendre le temps
Le vrai voyage, à la rencontre, sur un temps long, est de plus en plus compliqué. "Il faut qu’on arrive à redonner sens sur le voyage mais il faut aussi qu’on ait une sorte de frugalité sur le voyage carboné, estime Guillaume Cromer. Il faut peut-être partir loin mais beaucoup moins de fois qu’on ne le faisait avant. Il faut remettre de la réflexion dans sa consommation de voyage ".
Invités
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Guillaume Cromer, directeur du cabinet d'ingénierie en marketing du tourisme ID-Tourisme, et président de l'association Acteurs du Tourisme Durable
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Olivia Robert, créatrice de la "Maison zéro" et de l'agence "les voyages d'Olivia"
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