Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
Qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour mériter ça ? C'est le genre de pensée qui peut surgir en nous quand nous arrive le malheur. Face au mal, celui qui nous frappe de plein fouet, celui qui s'abat sur l'innocent, nous avons tendance à chercher un coupable, un responsable qui viendrait mettre un peu d'ordre dans le désordre. Pourquoi le mal ? Cette question vieille comme le monde traverse la page d'évangile proposée en ce troisième dimanche de Carême. On y voit Jésus essayer d'éclairer ses contemporains sur le sujet. Commentaires d'Antoine Nouis, pasteur, théologien et écrivain auteur de "La Bible, commentaire intégral verset par verset" en six tomes (éd. Olivétan / Salvator, 2021-2024).
L'évangile du deuxième dimanche de carême se colore des teintes de la Résurrection. Jésus y apparaît sur la montagne avec un visage rayonnant, éclatant de blancheur, en dialogue avec les plus illustres personnages de la Bible. Ce récit, construit par l'évangéliste Luc après la mort et la résurrection du Christ, est une sorte de catéchèse en images pour signifier le sens du mystère de Pâques. Mystère d'une mort qui conduit à la vie. Commentaires du Père Daniel Duigou, ancien curé de la paroisse Saint-Merry à Paris.
Dans l’évangile du premier dimanche du carême, Jésus est tenté par le diable. Il vient d’être baptisé et tout de suite c’est la mise à l’épreuve. Comment comprendre que c’est l’Esprit saint lui-même qui a conduit le fils de Dieu au désert ? Explications du Père Benjamin Osio religieux spiritain.
Une poutre, un brin de paille, des arbres bons et pourris, des figures qui poussent sur des épines et des ronces qui portent du raisin. L'évangile de ce dimanche fourmille d'images percutantes choisies par Jésus pour enseigner ses disciples au sujet de l'agir humain. Et ce qu'il voudrait nous faire comprendre, c'est que la bonté devrait fonder nos pensées, nos paroles et nos actes. Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption.
Il y a beaucoup de richesse dans les évangiles, des paroles de vie qui rejoignent parfois la sagesse d'autres traditions. Le point central et décisif apporté par Jésus, c'est son enseignement sur l'amour des ennemis. Refusant le précepte "œil pour œil, dent pour dent", le Christ prône la voix de la paix et du pardon des adversaires. Message détonnant, message exigeant pour ceux et celles qui suivent Jésus. Mais parole libérante pour les disciples qui la prendront au sérieux. Commentaires de Sœur Marie-Laure Dénès, religieuse dominicaine.
Dire à un homme pauvre, affamé, endeuillé et méprisé qu'il est un homme heureux : voilà qui est difficile à avaler ! Dans l'Évangile de ce dimanche, les paroles de Jésus viennent justement nous bousculer puisque l'homme de Nazareth fait l'éloge du manque, des pleurs et du rejet. Un discours qui peut scandaliser et qui vient interroger toutes les croyances que nous avons au sujet du vrai bonheur. Commentaires du pasteur James Woody, pasteur de l'Église protestante unie de France à Montpellier.
Des pêcheurs qui terminent leur sortie en mer, un homme installé dans un bateau qui s'adresse à une foule restée sur la rive, des barques qui s'enfoncent sous le poids des poissons... La scène décrite par Luc dans l'évangile de ce dimanche est très visuelle. On peu aisément s'imaginer, en fermant les yeux, là-bas, sur le lac de Tibériade, en pleine terre de Galilée. Cet évangile parle de surabondance, d'ouverture à plus grand que soi, de départ aussi... Explications d'Élisabeth Parmentier, pasteure luthérienne et théologienne.
L’évangile de ce jour met en scène la première visite de Jésus à Jérusalem, lorsque, nourrisson, il est amené au sanctuaire dans les bras de ses parents pour effectuer les premiers rites religieux de sa vie. Raconté par Luc, cet épisode donne lieu à deux rencontres émouvantes. Celle du vieillard Syméon, qui attend depuis si longtemps le Messie. Mais aussi celle d’Anne, la prophétesse qui s’émerveille devant l’enfant. À travers cette scène, dont le théâtre est le temple de la ville, Luc semble vouloir illustrer la façon dont l’Ancien Testament accueille le Nouveau, avec joie et gratitude. Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre assomptionniste.
L’évangile de ce dimanche met en scène Jésus, qui fait la lecture chez lui, dans son village, au cœur de la synagogue de Nazareth qu'il fréquente depuis l'enfance. C'est ainsi que Luc décide d'ouvrir la vie publique de Jésus qu'il reconnaît comme Christ ou Messie. Luc, qui rédige son évangile environ soixante-dix années après la Résurrection, souhaite ainsi raconter l'itinéraire d'un homme qu'il n'a pas connu personnellement mais au sujet duquel il a recueilli de nombreux témoignages. Explications de Gérard Billon, prêtre du diocèse de Luçon, bibliste et ancien président de l’Alliance biblique française.
L'évangile de la semaine dernière relatait le baptême de Jésus dans le Jourdain, ce moment où l'Esprit saint descend sur le "fils bien-aimé". Cet épisode inaugurait l'existence publique de Jésus, lui qui avait passé trente ans de sa vie caché à Nazareth. Ce dimanche, nous le retrouvons à un mariage, dans le village de Cana. L'évangéliste Jean raconte cette scène dans laquelle le fils de Dieu fait son premier miracle - ou plutôt signe : il change l'eau en vin. Commentaires de la théologienne Sylvaine Landrivon.
C’est une scène étonnante de l’évangile, que l’on a tendance à oublier : Jésus se glisse parmi la foule pour recevoir le baptême de Jean. Mais Jean sait que celui qu’il baptise est à part. Il le sait et l’annonce dans l’évangile de ce dimanche. Explications du Père Benjamin Osio, de la congrégation du Saint-Esprit.
Douze jours après Noël, c'est la fête de l'Épiphanie. Les chrétiens célèbrent l'adoration des mages devant Jésus enfant. Si la tradition a fait de ces mages des rois et leur a donné des noms - Gaspard, Melchior et Balthazar - l'Évangile en donne peu de détails. On ne sait pas grand chose sur ces hommes qui veulent rencontrer un roi, quelque part en terre d’Israël... Explications de Patrick Laudet, diacre du diocèse de Lyon.
Deux femmes enceintes qui se retrouvent pour une rencontre tentée de joie et de reconnaissance, deux enfants pas encore nés qui vibrent à l’unisson en partageant l’allégresse maternelle. La page d'Évangile que nous ouvrons aujourd’hui déborde d’élan et de vie. Marie et Élisabeth, Jésus et Jean-Baptiste, l’Esprit Saint qui traverse les cœurs : c’est une sorte d’hymne à tous les possibles que nous propose l’évangéliste Luc. Comme nous l'explique Nicole Fabre.
Pour continuer la marche des chrétiens vers Noël où sera célébrée la naissance de Jésus Christ, la liturgie de ce dimanche propose une page de l'Évangile de Luc, dans laquelle Jean Baptiste parle du Messie tant attendu par le peuple d’Israël. Il s’adresse à ses contemporains qui viennent à lui pleins d’attente : des foules bigarrées où tout le monde est le bienvenu. Juifs pieux, gens pas très fréquentables, bons, mauvais... Tous sont venus au bord du Jourdain pour l'entendre et se faire baptiser. Il les renverra à plus grand que lui. Explications du Père Jacques Nieuviarts.
Un roi menacé de la peine capitale passe devant un juge sans se défendre à coups de sabre ou d'arguments. Un roi nu, en quelque sorte, qui écoute plus qu'il ne parle : c'est ainsi que Jésus apparaît dans l'évangile de ce dimanche - le dernier évangile de l'année liturgique. En cette fête du Christ Roi, nous lisons ce passage où Jésus fait face à Ponce Pilate dans un duo où il est question de pouvoir, de royauté, de vérité. Commentaires d'Anne Lécu, religieuse dominicaine et médecin en milieu pénitentiaire.
Dans les textes de la fin de l'année liturgique, il y a un air de fin du monde, avec des images choc. Tremblement de terre, famine, étoile qui s'effondre... L'évangile de ce dimanche ressemblerait presque à la liste des pires mauvaises nouvelles qu'un journal télévisé pourrait nous livrer un soir de grande catastrophe. La fin du monde est-elle pour demain, comme nous le prédisent les prophètes de malheur ? Cet évangile de Marc ajouterait-il sa pierre aux discours apocalyptiques des extrémistes de tout poil ? Commentaires d'Anne Faisandier, pasteur de l'Église protestante unie de France (Epudf) à Marseille.
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