Louis et Zélie - page 5

Rose Taillé fut la nourrice de Thérèse, la dernière fille des époux Martin. Elle lui apporta le lait maternel que Zélie ne pouvait plus donner à ses enfants du fait de son cancer naissant. Entre les deux familles, un fossé social important existé. Cependant, des relations familières se construisirent entre les Taillé et les Martin. Bourgeois et journaliers agricoles surent se comprendre et s'estimer mutuellement.

Zélie Martin rencontra assez vite de graves soucis pour nourrir elle-même ses enfants. Son cancer du sein n'est pas étranger à cette difficulté. Très tôt, elle confia ses jeunes enfants à Rose Taillé, une mère de famille, épouse d'un journalier, installée à Damigny puis à Semallé près d'Alençon. Des épreuves et du respect mutuel naquit une relation quasi fraternelle entre les deux familles en dépit d'un statut social très différent entre les Martin et les Taillé.

Coeur généreux, Louis pratiqua toute sa vie une aumône quotidienne et discrète. Cette attention quotidienne est le fruit de la pédagogie singulière des frères des écoles chrétiennes.

De son engagement au sein des Conférences Saint-Vincent-de-Paul, il conserva l'idée que l'aumône ne devait pas être déscendante, au risque d'être blessante, mais devait ouvrir à une relation véritable. Cette attention à l'autre le poussa aussi à un engagement au service de la société fort.