20 janvier 2025
Prière du lundi 20 janvier 2025
Cette année 2025 marque le 1700e anniversaire du concile de Nicée, premier des sept conciles œcuméniques. La foi commune des chrétiens y a été formulée dans un texte, appelé Symbole de Foi. Au cours de cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous puisons dans cet héritage commun pour pénétrer plus profondément dans la foi qui unit tous les chrétiens. Pour faire signe d’unité, des voix de différentes communautés chrétiennes alternent les temps de prière durant cette semaine, et ce lundi, c’est une voix de la communauté chrétienne orthodoxe. En ce troisième jour de la semaine, nous entrons dans le mystère par excellence de la foi chrétienne, l’Incarnation : « Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père et par qui tout a été fait. Qui pour nous, hommes et pour notre salut, est descendu des cieux, s'est incarné du Saint-Esprit et de la Vierge Marie et s'est fait homme. » Dans la tradition chrétienne orthodoxe, les saintes Écritures sont interprétées au sein d’une tradition qui va des premiers siècles à aujourd’hui. Le saint apôtre et évangéliste Jean le Théologien écrit dans sa première épître : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous soyez en communion avec nous. Et notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ ». Le mystère de l’Incarnation - Dieu devenu homme - est inséparable du mystère de notre vocation humaine - devenir Dieu en Lui -, dans une communion d’amour personnelle et en Église. Écoutons, le cœur ouvert et brisé dans la prière, le Sermon sur notre Seigneur de saint Ephrem le Syriaque, qui a vécu au 4e siècle, et y évoque toute la hauteur, la largeur et la profondeur du mystère du Dieu fait homme pour nous. Que la grâce de l’Esprit qui a inspiré saint Ephrem coule dans notre cœur pour que le mystère de l’Incarnation nous transforme intérieurement, ici et maintenant !
La force divine que l’homme ne peut pas toucher est descendue, elle s’est enveloppée dans un corps palpable, afin que les pauvres la touchent, et qu’en touchant l’humanité du Christ, ils perçoivent sa divinité. À travers des doigts de chair, le sourd-muet a senti qu’on touchait ses oreilles et sa langue. À travers des doigts palpables, il a perçu la divinité intouchable quand le lien de sa langue a été rompu et quand les portes closes de ses oreilles ont été ouvertes. Car l’architecte et l’artisan du corps est venu jusqu’à lui, et d’une parole douce, Il a créé sans douleur des ouvertures dans des oreilles sourdes ; alors aussi, cette bouche fermée, jusqu’alors incapable de donner le jour à la parole, a mis au monde la louange de Celui qui faisait ainsi porter du fruit à sa stérilité. De même, le Seigneur a formé de la boue avec Sa salive et l’a étendue sur les yeux de l’aveugle-né pour nous faire comprendre que quelque chose lui manquait, comme au sourd-muet. Une imperfection innée de notre pâte humaine a été supprimée grâce au levain qui vient de Son corps parfait. Pour combler ce qui manquait à ces corps humains, Il a donné quelque chose de Lui-même, tout comme Il se donne à manger. C’est par ce moyen qu’Il fait disparaître les défauts et ressuscite les morts, pour que nous puissions reconnaître que, grâce à Son corps où habite la plénitude de la divinité, les défauts de notre humanité sont comblés et que la vraie vie est donnée aux mortels par ce corps où habite la vraie vie.
Droits image: Prière du matin sur RCF Lorraine Nancy