1 janvier 2023
Evangile du 1er janvier David BUICK
Que de mouvement dans ce court récit de la Nativité ! Les bergers qui se hâtent de se rendre à Bethléhem, puis qui repartent en racontant toute l’histoire à celles et ceux qu’ils trouvent en chemin. Ensuite, il y a l’aller-retour de la sainte famille au temple pour la cérémonie de la circoncision.
Au milieu de tout le brouhaha du premier Noël voilà que Marie la mère de Jésus
émerge immuable, au premier plan dans l’action mais semble-t-il avec le don du
recul. Nous lisons qu’elle retient tous ces événements et les médite dans son cœur.
Elle se rend compte que beaucoup de choses sont en train de se passer en très peu de temps, et que sa vie est en train de changer profondément.
Comme toute maman ou papa peut l’attester, le simple fait de devenir parent vous change déjà la vie. Et là ce n’est pas n’importe quel enfant. Son nom, Jésus, donné non seulement lors de sa circoncision mais aussi au préalable par un ange, en est le rappel. La mère de Jésus commence certainement à prendre conscience du fait qu’elle est en train de remplir un rôle particulier dans une histoire qui va retentir bien au-delà du cercle familial pour toucher le monde entier.
Marie retient donc tous ces événements ; de plus elle a l’intelligence de ne pas
réagir dans l’impulsivité, dans le feu de l’action ; elle prend plutôt le temps de les méditer dans son cœur. Après ce temps d’activité intense et de multiples
rencontres viendra un temps de silence. Les visiteurs s’en vont, la cérémonie
religieuse se termine, chacun rentre chez lui. Sans doute ce sera un soulagement pour la jeune famille qui jusqu’à là n’avait pas un seul moment pour elle toute seule ; dans le même temps, ce texte marque pour elle le début d’une transition vers plusieurs décennies d’une vie plus normale, loin de l’actualité et loin aussi des temps forts spirituels.
Mis à part quelques rares épisodes, une trentaine d’années dans la vie de Jésus et de sa famille vont s’écouler sans que nous en sachions le moindre détail ; les Ecritures n’en font aucune mention. On pourrait se dire que ce sont autant d’années inutiles, stériles, pourtant elles aussi ont été nécessaires pour que notre Sauveur vienne, qu’il grandisse, qu’il s’incarne non seulement en chair et en os mais aussi dans un foyer, dans une culture, et en société, pour qu’il puisse ensuite accomplir pleinement son ministère public.
De telles années sont certes moins hautes en couleur, mais ce sont ces années-là qui sont propices à la méditation, la relecture des temps forts spirituels de notre vie, et à leur traduction dans notre quotidien. Marie l’avait bien compris.
Droits image: Temps Spirituel