Commentaire liturgique - 17ème Dimanche du Temps OrdinaireCe dimanche, il va beaucoup être question de foules en dés errance, et de la sollicitude de Dieu pour accueillir « tous les affamés de la Terre ». Mais Dieu est-Il la réponse à tous les cris des affamés ? Remarquons aussitôt : Jésus comme Elisée ont besoin qu’une personne offre généreusement ce qu’elle a … Pour que son plan sur le monde puisse se réaliser, Dieu aurait donc « besoin des hommes »?
Ce n’est pas le côté miraculeux de le multiplication des pains qui importe même s’il ne faut pas en rejeter la possibilité. Avons-nous conscience que c’est Dieu qui prend soin de son Peuple à travers notre consentement : «Tu leur donnes la nourriture au temps voulu ; tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit », avons-nous chanté dans le psaume.
On peut résumer : Dieu fait l’impossible avec notre possible. Il nous aide à franchir la peur de manquer. Saint Paul nous y invite lorsqu’il écrit : «Ayez beaucoup d'humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour … tel est l’appel inscrit dans notre vocation de baptisé».
Les deux récits de multiplication montrent qu’après avoir donné de son nécessaire, voici que ce nécessaire produit un reste qui est l’intérêt de ce qui a été investi sous forme de don. Cela nous renvoie enfin à nos eucharisties.
A la messe, le pain que nous rompons et que nous mangeons, s’il ne dit rien de ce que nous avons à donner et à partager, il a beau être consacré, il ne nous nourrira pas. Mais si nous acceptons de partager, le texte de saint Jean nous le montre de manière impressionnante, nous entrons dans le mystère de Dieu.
« Rassemblez les restes … pour que rien ne soit perdu » : c’est une ligne de fond qui parcourt tout l’évangile. On pourrait même dire que l’Évangile est précisément cela : que rien ne soit perdu. C’est-à-dire que tout aille à la vie, que tout passe sur l’autre rive du monde, son autre versant. Oui que tout passe dans la plus grande force de vie, que tout soit sain et sauf.
Les disciples, ceux qui se sont mis à la suite de Jésus, sont invités à faire cela : prendre soin de tout ce qui rend la vie plus humaine, aller vers ce qui est perdu, aller rechercher ce qui se perd … Le divin est de ce côté-là.
Invité : Myriam Tonus, Laïque Dominicaine, Chroniqueuse dans la presse écrite, accompagna-trice fédérale de sens auprès du Patro, Auteur du livre récent : "L'Evangile dans la chair" aux Editions Jésuites.