Evangile du 10 décembre Reine DE KERDANETPassé ou futur. On dirait que cela n’a pas d’importance pour Jésus !
Il répond d’abord à ses disciples : « Elie va venir pour remettre tout en place »,
puis il ajoute « Elie est déjà venu ». Se contredirait-il ?
Peut-être que le temps de Dieu ne se situe pas chronologiquement sur la frise
de l’histoire, mais que le temps qui importe, c’est celui que met sa parole à
parcourir la terre pour s’adresser à chaque homme, pour provoquer en lui un
appel, une conversion du cœur.
C’est dans la vie de chacun qu’Elie « va venir » et qu’il est « déjà venu », dans
les moments de conversion où on reconnait que Dieu est plus grand que la
mort et le péché, où on reçoit la force de croire qu’il nous redonne vie malgré
tous nos errements.
On pourrait dire que, chaque fois que quelqu’un est touché, comprenant pour
la première fois qu’un passage d’évangile lui est adressé personnellement
comme parole vivante, il passe d’une position passive d’attente du Messie, à
une position active qui le fait se lever pour annoncer la présence de Dieu au
monde, le rendre présent par son espérance.
Elie, c’est ce prophète annonciateur du Messie. La tradition juive attend son
retour, il doit venir avant que le « jour de l’Eternel n’arrive ». Ainsi, le jour de la
Pâque juive, les familles laissent la porte ouverte et un siège libre pour Elie.
La mission d’Elie, est d’ouvrir la voie à un réveil spirituel, pour séparer la
lumière des ténèbres du mal. Elie lui-même a expérimenté que ce n’était pas
facile d’entendre la voix de Dieu. Ce Dieu qui paradoxalement lui a montré sa
puissance, non pas dans la tempête, mais dans le murmure d’une brise légère.
Il était difficile pour les scribes de reconnaître en Jean-Baptiste « l’esprit et la
puissance d’Elie », comme il est difficile pour nous de nous convertir
véritablement, de quitter nos jugements sur les autres et de reconnaître nos
propres fautes.
Le refus de voir en soi-même le mal est source d’un mal plus grand, qui nous
fait projeter le mal sur l’autre. Inversement, assumer notre position d’homme
blessé par le péché, c’est prendre nos responsabilités, nous désarmer, nous
laisser toucher par le pardon de Dieu, c’est aussi devenir témoin, car
La conversion nous change et nous donne l’énergie de changer le monde.
Seigneur, ouvre nos oreilles pour que nous entendions ton souffle de vie, la
« voix de fin silence » qui signe ton passage et nous donne la force de nous
détourner du mal, de ce mal à débusquer en nous, source de souffrance pour
toi, nous-même et ceux qui nous entourent.
C’est toujours aujourd’hui, que tu frappes à la porte de notre cœur,
Fais que nous te reconnaissions, toi l’Eternel.