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Bioéthique: "je crains que l'on ne s'engage dans une voie très dangereuse" estime Mgr de Moulins-Beaufort
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Bioéthique: "je crains que l'on ne s'engage dans une voie très dangereuse" estime Mgr de Moulins-Beaufort

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 26 juillet 2019
​Agnès Buzyn a présenté mercredi 24 juillet dernier le projet de révision des lois de bioéthique. Un texte dense, qui interpelle notamment l’Église catholique.
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"On érode les règles que l'on s'est données"

Parmi les mesures que contient ce texte, l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, ainsi que le remboursement de cette aide médicale à la procréation par la Sécurité sociale, à ces couples de femmes et à ces femmes célibataires. Une mesure électorale annoncée depuis longtemps par le gouvernement. Ce qui ne surprend donc pas Mgr Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des Évêques de France.

L’un des autres points soulevés par le président de la CEF, ce sont les mesures évoquées sur la recherche sur l’embryon. "J’aurai espéré que l’on maintiendrait une certaine fermeté de ce point de vue là. Je ne peux que constater qu’à chaque révision des lois de bioéthique, on érode un peu les règles que l’on s’était données" explique-t-il. Le texte allège en effet les contraintes règlementaires liées à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, et il augmente notamment la durée de culture d’embryon humain in vitro.
 

"Le corps ne sert plus à rien"

De manière général, Mgr de Moulins-Beaufort se dit attristé par ce texte. "Je comprend la souffrance de ces femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfant. Mais ce qui me rend triste, c’est que l’on cherche des solutions techniques, médicales, juridiques, à des souffrances humaines que l’on pourrait vivre autrement et transfigurer autrement. Je crains que l’on s’engage dans une voie très dangereuse" précise le président de la CEF.

Autre point de ce texte, l’autoconservation des ovocytes par une femme. L’idée est qu’une femme puisse mener une grossesse dans le futur en procédant à la conservation de ses ovocytes. "Il y a un précédent dans cette disposition. Voila encore un système technique qui permet d’échapper à la contrainte du corps. Nous vivons dans un univers où grâce à la technique, le corps ne sert plus à rien. On n’arrive plus à penser à un véritable sens du corps humain. On fait comme si l’action corporelle était une forme archaïque d’agir. Nous chrétiens, nous devons réfléchir à la beauté particulière de l’union corporelle d’un homme et d’une femme" lance Mgr de Moulins-Beaufort.
 

Un texte différent des orientations des Etats généraux de la Bioéthique

"Dans la tradition catholique, l’enfant n’est pas un absolu. Il est compris comme un don fait aux époux pour qu’ils s’aiment davantage et autrement. Il faut puiser dans notre richesse qu’il est possible de vivre la vie humaine sans avoir d’enfants. Quand on croit en la vie éternelle, on peut apprendre à vivre sans avoir d’enfants. Il nous faut montrer cela avec plus de vérité certainement" estime le président de la CEF.

En janvier 2018, étaient lancés les Etats généraux de la Bioéthique, en préalable à ce projet de révision. "J’entend aujourd’hui que l’on veut un débat serein. J’ai l’impression qu’il y avait déjà eu un beau débat, serein et nourri, lors de ces Etats généraux de la bioéthique, et que ce projet de loi ne recueille pas tout à fait les orientations qui se dégageaient de ces Etats généraux. J’espère pour ma part que le débat parlementaire qui va s’ouvrir, certes sera serein, mais sera aussi complet et approfondi" conclut le président de la CEF.
 

Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France:


 

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