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Démission du CEMA: "une crise institutionnelle grave" pour le général Vincent Desportes
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Démission du CEMA: "une crise institutionnelle grave" pour le général Vincent Desportes

Un article rédigé par Jean-Baptiste Le Roux - RCF,  -  Modifié le 21 juillet 2017
Le général François Lecointre succède au général Pierre de Villiers après une crise politico-militaire rarissime.
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Un nouveau CEMA, le général Lecointre

Le général François Lecointre est désormais le nouveau chef d’Etat Major des Armées (CEMA). Il a été nommé mercredi 19 juillet dernier en Conseil des ministres. Il succède ainsi au général Pierre de Villiers qui a remis sa démission au président de la République. Une démission qui fait suite au désaccord profond entre l’ancien Chef d’Etat Major des Armées et le chef de l'Etat, par ailleurs chef des Armées, concernant le budget alloué aux forces armées.

Un budget qu'Emmanuel Macron avait promis de monter à 2 % du PIB, contre plus de 1,7 % actuellement, mais qui devra tout de même être amputé de 850 millions d'euros pour l'année 2017. Une nouvelle coupe budgétaire qui n'a pas plu au général Pierre de Villiers, qui durant trois ans et demi n'a eu de cesse de défendre les crédits militaires.

L'exécutif ne supporte plus d'autre discours que le sien

Pour le général Vincent Desportes, ancien directeur de l'Ecole de Guerre et professeur à Sciences Po, cet épisode révèle une crise profonde entre le président de la République et les Armées. "C’est à la fois une crise historique et institutionnelle. Historique, car il faut remonter au 21 avril 1961, à Alger, au putsch des généraux, pour avoir une crise au plus haut niveau politico-militaire comme celle-ci, il y a 55 ans" rappelle-t-il notamment.
 
Le général Desportes ajoute que "c’est une crise institutionnelle puisqu’au fond l’ancien chef d’Etat-Major des Armées a été poussé à la démission pour avoir donné un avis technique à huis clos à la représentation nationale. On voit que l’exécutif, au fond, ne supporte plus d’autre discours vis-à-vis du législatif, que ce qui a été concocté à l’Elysée et à Matignon. C’est une mainmise de l’exécutif sur le législatif, et c’est donc une crise institutionnelle grave".


 

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