Parmi les signataires de cette tribune, figure le vice-président de la CFTC, Joseph Thouvenel. Pour lui, face à la crise sociale que traverse la France, il existe "un outil extraordinaire à notre disposition : la doctrine sociale de l’Église, encore faut-il s’en servir concrètement. Le sens de cet appel, c’est ça". "Nous autres catholiques, nous avons la doctrine sociale de l’Église, nous posons un constat sur notre société, et on veut avancer ensemble" explique-t-il notamment.
Toutes les personnalités signataires de cette tribune sont de sensibilités différentes. Ce qui ne pose pas de problème pour Joseph Thouvenel. "Dans la maison du père, il y a plusieurs pièces. L’essentiel c’est l’affirmation que chaque être humain a une dimension sacrée, que nous avons tous une dimension matérielle et spirituelle. Le monde doit prendre en compte ces deux dimensions. On se retrouve tous là-dessus. Après il peut y avoir des différences légitimes, ne pas tous marcher au pas cadencé, c’est plutôt bien. Mais on se retrouve tous sur l’essentiel" ajoute le syndicaliste.
Ce dernier rappelle que les Gilets jaunes nous adressent un appel au secours. "Il faut y aller, quand quelqu’un est en train de se noyer, on ne le laisse pas tomber, on lui lance une bouée. C’est ce que nous voulons faire" lance encore Joseph Thouvenel, précisant que le message des signataires de cet appel dans La Vie est de l’ordre "pratico-pratique". "Beaucoup de catholiques sont en première loge, car beaucoup sont engagés dans les associations, dans les paroisses. Qui le soir de Noël, à part les chrétiens et de rares exceptions, a organisé des repas pour les personnes seules ? C’est une démonstration extraordinaire. Mais il faut en faire plus. C’est un appel pour que chacun en face un peu plus, pour réveiller ceux qui ne font pas grand-chose" explique-t-il.
Les Gilets jaunes ont démontré une vraie défiance vis-à-vis du pouvoir politique. Pour retrouver cette confiance perdue, Joseph Thouvenel préconise de repartir de la base. "L’enjeu c’est qu’on explique aux politiques qu’ils doivent cesser de nous ignorer, qu’ils doivent prendre en compte les corps intermédiaires pour avancer ensemble concrètement. Et qu’ils arrêtent de nous faire de grands discours qui sont souvent de grandes tromperies. Cela passera par les élus locaux qui sont les deux pieds sur le terrain. La base, c’est le peuple, pour remonter jusqu’en haut" lance le vice-président de la CFTC.
Pour lui, le malaise actuel n'est pas récent. "Il ne vient pas de ce gouvernement. On en arrive là car il y a visiblement un décrochage entre la vie des Français, et ce que vivent un certain nombre d’élites. C’est un décrochage de vie, de milieu et intellectuel. Il y a aussi un refus d’écoute. Le décrochage se fait quand l’élite n’écoute plus le peuple, et n’a même plus conscience de ce que vit le peuple" analyse encore Joseph Thouvenel.
Le grand débat national doit normalement débuter la semaine prochaine. Joseph Thouvenel n’y croit pas trop. "Il est très mal engagé. Il est surtout engagé par le politique qui s’est décrédibilisé depuis des années. Ce que vont dire les gens : encore du baratin. Le débat est nécessaire, mais cela doit ensuite passer dans les actes. Nous demandons des actes" conclut-il.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !