C'est un procès exceptionnel qui s'est ouvert lundi 2 octobre devant la Cour d'assises spéciale de Paris. Sans doutes s'agit-il du premier grand procès du terrorisme en France. 24 jours d’audience, 117 tomes de procédure, 232 parties civiles, 49 témoins… Au cœur du procès : les complicités dont aurait bénéficié Mohamed Merah.
Il y a cinq ans et demi, entre le 11 et le 22 mars 2012, le jihadiste semait la mort et la peu sur son passage en tuant sept personnes - trois militaires, trois enfants et un enseignant - à Montauban et à Toulouse. L'homme que l'on a surnommé le "tueur au scooter" a été abattu par le Raid le 22 mars 2012. Il ne répondra jamais de ses actes mais deux de ses complices présumés sont aujourd'hui jugés.
Le premier, c’est le frère du terroriste, Abdelkader Merah. Il aurait notamment participé au vol du scooter utilisé par Mohamed Merah, au cours de sa cavale sanglante. Abdelkader est également jugé pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime d’atteinte aux personnes.
Il est en fait soupçonné d’avoir été le mentor de son frère cadet. L’homme âgé aujourd’hui de 34 ans était à l’époque membre d’un groupe affilié à Al-Qaeda, prônant un islamisme jihadiste. L’un des enjeux du procès est de savoir si Mohamed Merah a agi dans l’ombre de son frère aîné. Ce dernier encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
L’autre accusé, c’est Fettah Malki, un délinquant toulousain du quartier des Izards, âgé de 33 ans. Il reconnaît avoir fourni à Mohamed Merah un pistolet-mitrailleur, des munitions ainsi que le gilet pare-balles que portait Merah lors de l’assaut des policiers du Raid. Il encourt une peine de vingt ans de réclusion criminelle.
Ce procès va s’étendre sur cinq semaines. C’est le premier de cette nouvelle forme de terrorisme islamiste en France. La Cour sera exclusivement composée de magistrats professionnels et non d’un jury populaire, conformément à ce que prévoit la loi pour les actes de terrorisme.
Le procès ne sera pas filmé. Trois familles de victimes de Mohamed Merah en avaient pourtant fait la demande en raison de "sa portée historique". Mais cette requête a été rejetée par la première présidence de la Cour d'appel de Paris, qui considère que le procès "ne présente pas un intérêt proprement dit pour les archives historiques de la justice", le procès ayant à juger "un complice présumé", et non Mohamed Merah lui-même.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !