Ce jeudi 8 août, le pape François a nommé archevêque de Marseille Mgr Jean-Marc Aveline. Fait assez rarissime au sein de l'Église de France, le nouvel archevêque a vécu tous ses ministères au sein du même diocèse. "Il faut que j'apprenne à regarder avec des yeux neufs, c'est un autre poste, une autre mission". Étienne Pépin a recueilli ses premières impressions.
Conscient de l'importance de la mission qui lui est confiée, Mgr Aveline confie avoir été "surpris" par l'annonce de sa nomination. "Et en même temps c'est une grande joie aussi, parce que j'aime beaucoup Marseille !" Plaçant son nouveau ministère sous le signe de l'humilité, il n'hésite pas à dire son "appréhension" et parfois son "effroi".
"Je vois bien que la tâche est lourde et puis je vois bien qu'elle n'est pas proportionnelle aux capacités que je me connais. Il faut petit à petit que la joie l'emporte sur l'effroi en étant dépouillé et surtout en mettant une confiance dans le Seigneur." Mgr Aveline retiendra ce conseil de Mgr Georges Pontier : "Si on augmente le poids de ta charge, alors allonge le temps de ta prière."
Ordonné prêtre en novembre 1984 pour l’archidiocèse de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline connaît donc bien son diocèse. Parmi les principaux enjeux liés à son ministère, "la grande disparité économique" d'un territoire qui s'étend au-delà de la ville de Marseille, le diocèse compte en effet aussi Aubagne, Cassis, La Ciotat ou encore Gémenos.
"Il y a des quartiers riches et des quartiers très pauvres, qui font partie des quartiers les plus pauvres d'Europe, rappelle-t-il, il y a un tissu social qui est quand même fragile, qu'il faut consolider." Et si "l'Église n'a pas la possibilité de faire beaucoup de choses, elle peut quand même apporter une contribution". Mgr Aveline tient à dire que l'Église catholique de Marseille "est l'Église de tout le peuple qui est à Marseille, les chrétiens comme les non chrétiens, des gens des quartiers sud comme ceux des quartiers nord".
Le territoire doit aussi faire face à l'afflux de migrants. À ce sujet, le nouvel archevêque salue le travail de l'Aquarius, "qui a fait un travail remarquable". Mgr Aveline résume ainsi son point de vue sur la question des migrants : "On est sur des questions qui sont politiques, de diplomatie internationale mais l'Église peut encourager dans le sens de sa doctrine sociale et sa doctrine sociale c'est qu'on doit faire tout ce qu'on peut pour que chaque être humain ait la dignité."
Le territoire de l'archidiocèse de Marseille est aussi marqué par une très grande pluralité religieuse. Des réalités sont Mgr Aveline a une conscience aigüe, lui qui a fondé entre 1992 et 2002 l'Institut de sciences et théologie des religions (ISTR) de Marseille, qui forme précisément au dialogue interreligieux. Entre 2008 et 2013, il a également été consulteur du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, et depuis 2017 il préside le Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux au sein de la Conférence des évêques de France.
Un des enjeux "très importants" pour lui sera de "consolider les liens d'amitié" entre religions. "La première chose pour moi c'est de tisser des liens interpersonnels, affirme Mgr Aveline, le plus important c'est que des liens humains existent entre des personnes de confessions religieuses différentes." Puisant dans son expérience du dialogue interreligieux, Mgr Aveline est convaincu qu'il faut "partir des grandes questions existentielles", que tous nous partageons. Le nouvel archevêque entend poursuivre et encourager ce type de rencontres. "Je continerai à encourager ces rencontres à même la vie."
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