Muhammadu Buhari a-t-il parlé un peu vite ? Le nouveau président du Nigeria avait promis, durant sa campagne pour l’élection présidentielle, d’écraser l’insurrection de Boko Haram, d’ici à la fin de l’année 2015. Le groupe jihadiste, qualifié par l’Index mondial du terrorisme comme "l’organisation terroriste la plus meurtrière du monde", met ce pays à feu et à sang depuis plusieurs années.
Il y a quelques jours, le président du Nigeria déclarait que la guerre contre Boko Haram avait été "techniquement" gagnée, à une semaine de l’échéance qu’il s’était donnée pour vaincre l’organisation terroriste. Des déclarations qui n’ont malheureusement pas empêché Boko Haram de frapper à nouveau.
Lundi dernier, dans l’est du pays, deux femmes kamikazes se sont ainsi fait exploser dans un marché de Madagali, causant la mort d’une trentaine de personnes. Un double attentat-suicide survenu quelques heures après une attaque menée par le groupe islamique dans la ville de Maiduguri. Dans la nuit de lundi à mardi, ce sont plus d’une douzaine d’attentats-suicides qui ont ensuite été perpétré dans cette agglomération, causant la mort de 21 personnes.
Mais Boko Haram avait déjà frappé auparavant, vendredi dernier, en envahissant le village de Kimba, ouvrant le feu sur les habitants tout en incendiant les habitations, tuant au moins 14 personnes. Une riposte fulgurante qui fait suite à la vague de revers militaires subis par Boko Haram ces neuf derniers mois.
Une situation qu’il serait dangereux d'analyser comme un déclin de l’organisation terroriste, estime Philippe Hugon, directeur de recherches à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques en charge de l’Afrique, interrogé par Benjamin Rosier.
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