Le constat de cet ouvrage est le suivant. La France, au sommet de sa popularité au début du XXIème siècle a aujourd’hui perdu son attractivité. "En étant à l’étranger très souvent, j’ai bien remarqué au fur et à mesure des rencontres auxquelles je participe, que l’immense popularité de la France s’était effacée. Notre image s’est dégradée depuis 2004-2005" explique Pascal Boniface.
Ce dernier rappelle que "La France à l’étranger, c’est le pays de la Révolution, des Lumières, des Droits de l’Homme. Et puis plus récemment, c’est la diplomatie gaullo-mitterandiste, qui a su s’opposer aux Etats-Unis, qui est favorable aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et qui est un pays singulier, différent des autres pays occidentaux. Le refus de participer à la guerre d’Irak de 2003 était venu augmenter cette popularité puisqu’avec lucidité et courage, la France s’était élevée contre le projet funeste de Georges Bush d’aller faire une guerre qui a débouché sur des conséquences catastrophiques en Irak".
Depuis, la popularité de la France s’est effondrée. "D’une part car notre diplomatie est moins flamboyante qu’auparavant. Nous sommes plus ou moins rentrés dans le rang, pas complètement mais nous sommes beaucoup moins singuliers. D’autre part, car les débats excessifs sur l’islam nous font passer pour un pays qui était autrefois le symbole de la tolérance, et dans lequel l’intolérance monte" précise Pascal Boniface, prenant notamment l’exemple de l’affaire du burkini.
Cela pose la question de la capacité des Français à faire société, à vivre-ensemble. "Cette force-là existe encore. Et ceux qui ont voulu jouer dans le monde politique et médiatique sur la peur de l’autre n’ont pas obtenu les bénéfices qu’ils espéraient. Il y a une capacité de résilience très forte face à l’intolérance dans la société française" ajoute le directeur de l’IRIS.
Régler ces problèmes internes à la France pourrait redorer notre image internationale. "Il faut montrer au monde extérieur que la France reste un pays ouvert, tolérance, où chacun peut vivre avec les autres, et donner un peu de lustre à notre diplomatie, être un peu moins suiviste vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Otan" lance Pascal Boniface.
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