Dans un court communiqué publié ce mercredi 28 juin, la Conférence des évêques de France (CEF) montre qu'elle "prend acte" de l'évolution de la position du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), et de son avis délivré mardi 27 juin dernier, au sujet de la Procréation médicalement assistée (PMA). Un texte intitulé "Face aux inquiétudes: un dialogue nécessaire", pour redire l'importance d'un "vaste débat" sur les questions éthiques, auquel les catholiques "sont prêts à prendre part".
L'Église de France souligne notamment que l'absence de consensus au sein même du CCNE, au sujet de l'élargissement de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seule est le signe qu'un dialogue sur ce sujet est nécessaire, avant d'envisager toute nouvelle mesure législative. En ligne de mire, la révision des lois de bioéthique prévue pour l'an prochain. Une manière également d'indiquer à l'exécutif et notamment à Emmanuel Macron, qui avait déclaré qu'il se conformerait à l'avis du CCNE au sujet de la PMA.
Par ailleurs, la CEF s'interroge sur plusieurs points de l'avis du CCNE, et notamment sur l'organisation d'une filiation sans père, sur l'instrumentalisation de l'enfant pour soulager une souffrance, sur la non prise en compte du bien de l'enfant, sur la reconnaissance d'un droit à l'enfant, sur le rôle de la médecine qui en viendrait à répondre à toute demande sociétale et sur les conditions d'accès et de faisabilité de la PMA élargie de la sorte.
L'Eglise ne manque également pas de remarquer la position du CCNE contre la GPA et contre la conservation des ovocytes. Elle alerte cependant sur le fait que l'ouverture de la PMA aux couples de femmes pourrait un jour conduire "à considérer comme éthique le fait que deux hommes aient accès à la procréation au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes", ce qui techniquement se traduirait par la légalisation de la GPA.
Au lendemain de la publication de l'avis du CCNE, l'archevêque de Rennes a réagi à l'avis du CCNE. Au micro d'Etienne Pépin (RCF Rennes), il appelle à un dialogue apaisé sur le sujet. Et rappelle que l'Église est attentive à ce que "l'être humain" soit "reçu comme un don".
Mgr d'Ornellas souligne aussi une incohérence du côté du CCNE, qui "s'interroge sur cette fracture entre le patrimoine génétique et la filiation: s'il reconnaît que c'est une fracture, il faudrait réfléchir à deux fois avant de l'établir et de la programmer comme étant un bien."
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