A l’université d’été du Medef, les chefs d’entreprise se sont montrés partagés entre confiance et attentes.
Ad Hoc Média est une PME nantaise spécialisée dans la signalétique. Cette entreprise existe depuis 1999. Elle compte aujourd’hui 18 salariés. Son patron, Hugues Malhere, a participé à la création de Grand Nantes Entreprises, un réseau d’entrepreneurs qui partage entre autres des bonnes pratiques.
Pour ce dernier, réformer le Code du travail était une nécessité. "On est à une bonne première étape. Maintenant le Code du travail fait aujourd’hui 500 pages, si on le regarde d’un point de vue juridique, ce qui est beaucoup trop pour un entrepreneur. Il faut alléger tout cela" explique ce patron de PME.
Faciliter, assouplir, fluidifier, c’est pourtant ce qui a été voulu par la réforme du gouvernement. L’objectif d’Emmanuel Macron est de lever les freins à l’emploi, de susciter chez les chefs d’entreprise l’envie d’embaucher. "Cela ne va pas changer mon fond de commerce. Ce qui est important, c’est de pouvoir assouplir les conditions d’embauche, réformer le CDI. C’est une bonne première étape mais aujourd’hui mon carnet de commandes se gère sur dix jours. Il y a un décalage avec le CDI" ajoute-t-il.
Pour les syndicats, cette réforme n’apportera que précarité et dumping social. Certains y voient un moyen de licencier plus facilement les salariés. "On entend et on comprend les craintes des syndicats. Mais je suis patron d’une PME de 18 personnes, nous sommes près d’un million comme cela en France. Dans une PME de moins de 20 personnes, il n’y a pas de syndicats. On gère les hommes directement, et s’il n’y a pas de dialogue entre nous, il n’y a pas d’entreprise" précise-t-il.
Il ajoute que "les syndicats qui s’inquiètent de cette réforme, c’est dans leurs gènes. Mais il faut sortir un peu des dogmes. J’aimerai que tous mes salariés soient syndiqués, pour que l’on puisse avoir un vrai dialogue. Mais aujourd’hui les syndicats ne représentent que 8 % des salariés des PME".
En dépit de la taille de son entreprise, Hugues Malhere confie subir lui-aussi l’image du méchant patron. "On est aux antipodes de ce que l’on peut voir dans les journaux. Le syndicalisme dans l’entreprise se vit au quotidien. Réintroduire les pouvoirs de décision aux hommes qui vivent l’entreprise permettrait de se passer de ces syndicats" précise-t-il.
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