Le 17 octobre 2017 marque la Journée du refus de la misère, instituée en 1987 par le Père Joseph Wresinski. 30 ans plus tard, ATD Quart Monde poursuit sa lutte contre la pauvreté. La ministre des Solidarités et de la Santé se rendra au rassemblement prévu ce soir au Trocadéro. Une rencontre médiatisée qui permet 'aux plus pauvres de prendre la parole et que des citoyens les écoutent', selon Bruno Dabout, délégué général adjoint de la branche internationale du mouvement.
Alors qu'Emmanuel Macron prévoit ce mardi une concertation pour lancer son chantier de lutte contre la pauvreté, Bruno Dabout reprend les mots du fondateur d'ATD Quart-Monde: 'On attend de tous les présidents de la République une action globale, cohérente et prospective. Aujourd'hui, on voudrait franchir un cap: que les propositions [pour éradiquer la pauvreté NDLR] soient construites avec les militants, qui ont l’expérience de la pauvreté.'
Pour le directeur général adjoint d'ATD Quart Monde, les lois de prévention actuellement en vigueur ne suffisent pas. Il faut encore un accompagnement des personnes que seule l'expérience de la précarité conçoit. Il prend l'exemple de la CMU(Couverture Maladie Universelle): 'C'est une belle loi, mais si on a personne à côté de soi qui se soucie de sa santé, aller se soigner n’est pas évident.'
Bruno Dabout souligne le rôle fondamental de chacun dans ce refus de la misère. Une véritable 'transformation' tant du côté des personnes en situation de précarité, que les autres: 'Pour les pauvres, ne plus avoir honte et espérer pouvoir en sortir. Pour les citoyens, il s'agit de ne plus avoir peur des pauvres. Il faut transformer ce sentiment de peur et de culpabilité en un engagement. Ensemble on change les choses.'
Si le gouvernement centre ses réflexions sur la précarité de la jeunesse, ce n'est pas un hasard. Le délégué général d’ATD Quart Monde rappelle que la pauvreté n’est pas réservée aux adultes et touche 'un enfant sur cinq'.
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