12/15 Episode (03) Polycarpe Tuffier et Frézal Tardieu BienheureuxSamedi dernier à Paris : deux prêtres lozériens béatifiés
Polycarpe Tuffier et Frézal Tardieu seront désormais fêtés le 26 mai
Une cérémonie rare s’est déroulée en l’église St Sulpice à Paris samedi dernier. Cinq prêtres fusillés pendant la Commune de Paris, ont été béatifiés, quelque cent cinquante ans après leur martyre. La messe était présidée par le Cardinal Marcello Semararo, préfet du dicastère des causes des saints, représentant du pape François. Parmi les cinq prêtres béatifiés, deux sont lozériens : Le Père Frezal Tardieu, originaire de Chasseradès et le Père Polycarpe Tuffier du Malzieu. Tous deux religieux des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie (Picpus). L’église Saint-Sulpice, qui peut accueillir jusqu’à 2 500 personnes, était pleine pour cette cérémonie, à laquelle ont participé l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, de nombreux évêques (dont Mgr Benoît Bertrand évêque de Mende) et des membres de congrégations. Une délégation lozérienne a fait le déplacement, conduite par le Père Remise directeur des pèlerinages. Le maire du Malzieu, Jean-Noël Brugeron était présent : « Polycarpe Tuffier fait partie des personnages célèbres de notre commune, tout comme Guy de Chaulhac ou encore le général Louis d’Aurelle de Paladines, pour ne citer qu’eux.»
Une lettre du pape François, a été lue pendant la messe. Dans sa missive, le Saint Père a demandé que ces hommes « puissent désormais être appelés bienheureux et être célébrés chaque année le 26 mai ».
Les prêtres Henri Planchat, de la congrégation de Saint-Vincent-de-Paul, Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, de la congrégation Picpus, ont été fusillés le 26 mai 1871. Leurs portraits ont été dévoilés sur une grande bannière suspendue derrière l’autel de l’église St Sulpice. Ces exécutions ont eu lieu pendant la « semaine sanglante » – qui a vu plusieurs massacres dans la capitale en mai 1871 (dernier chapitre de l’insurrection des Parisiens après la défaite française face à la Prusse.)
Les cinq prêtres béatifiés samedi avaient été retenus prisonniers durant plusieurs semaines par les communards. Une trentaine de gendarmes, quatre mouchards, et dix curés ont été exécutés le 26 mai 1871.
Monseigneur Benoît Bertrand, l’évêque de Mende, a souligné à l’issue de la cérémonie, l’importance de prier les deux prêtres lozériens : « A la suite de ces deux Bienheureux, nous sommes invités, les uns et les autres à avancer sur les chemins de la sainteté dans notre vie quotidienne. Polycarpe est Frézal ont eu une vie ordinaire de façon tout à fait extraordinaire. Il faut prier les Bienheureux Frézal et Polycarpe, la prière d’intercession est une belle prière. Que chacun porte des intentions particulières pour sa famille, pour les pauvres, pour les malades, pour les vocations dans l’Eglise… »
Les lozériens ont participés également à la messe d’action de grâce le dimanche 23 avril à la chapelle Notre Dame de la Paix de Picpus. Ils ont pu se recueillir aussi sur la tombe des Bienheureux.
Jean-Claude ASTRUC