Sur 300 millions de tonnes de substances chimiques produits chaque année par l’industrie chimique européenne, près des trois quart sont jugés dangereux par l’agence européenne de l’environnement, soit 12000 substances. C’est énorme !
Il est un fait que les scientifiques nous alertent depuis une dizaine d’années sur les risques des tétines, biberons et jouets en plastique pour les bébés, plastiques nocifs qu’on retrouve aussi dans les vêtements, les peintures, les produits cosmétiques, les meubles. Mais le lobby des industriels de la pétro-chimie a été longtemps efficace, il l’est moins.
Comment s’y reconnaitre dans ces futures interdictions ?
La commission européenne a classé ces 12000 substances en six groupes en fonction de leur nocivité, en haut de la liste on trouve les polluants dits « éternels » car très résistants et persistants. On les trouve dans les revêtements anti adhésifs de nos poêles ou des emballages alimentaires mais aussi dans les crèmes solaires !
Ensuite les produits retardateurs de flamme très utilisés dans l’industrie automobile et aussi toutes les substances classées cancérogène, mutagènes ou toxiques pour la reproduction humaine qu’on trouve notamment dans les couches jetables. La Commission européenne va aussi interdire les bisphénols qui sont des perturbateurs endocriniens : ce sont nos boites alimentaires.
La révolution engagée est aussi une révolution dans la méthode de contrôle : la recherche des risques portera désormais sur une famille et non sur un produit en particulier. Jusqu’à aujourd’hui, il fallait démontrer le risque de la substance pour pouvoir l’interdire, demain c’est la famille elle même qui sera interdite, globalement.
Une révolution pour l’industrie, pour notre protection
Alors évidemment c’est une révolution pour l’industrie chimique et pétro-chimique qui à l’heure actuelle crée un nouvelle substance toutes les deux secondes. La recherche va devoir être orienter sur des produits sains.
Pour remplacer les bassines en plastique, ou les tuyaux en pvc utilisés dans la construction. Bien entendu, il y aura des exceptions pour ne pas créer de problèmes dans les objets essentiels. Néanmoins c’est un sacré défi lancé à l’industrie et aux chercheurs qui devront se réinventer, pour notre bien-être et celui de nos enfants. De notre côté, nous savons déjà que nous devons revenir au verre pour les biberons, nos boites alimentaires, nos bouteilles, nos bocaux,… tout cela, mis bout à bout, est prometteur notre Maison commune.
Car déjà le concepteur distributeur Decathlon propose du matériel de bivouac sans teinture, quand d’autres des teintures à base de bactéries, les marques du luxe créent de la lingerie à la fibre douce à base de lait périmé d’où on a extrait la caséine, de la soie à base de toile d’araignée ou encore du jean à base d'orties : après la pétro-chimie, nous entrons dans l’ère de la biotechnologie.