Le Cher compte 222 assistants familiaux, alors qu'il en faudrait 270. Le Conseil Départemental, compétent en la matière, peine à recruter. Un problème qui serait national.
C'était le 23 septembre dernier. Après 240 heures de formation, 8 nouvelles personnes recevaient leur diplôme d'État d'assistant familial (DEAF) dans la salle du Duc Jean de Berry. Un papier qui leur permet d'accueillir dans leur foyer un jeune placé par l'aide sociale à l'enfance, sans demander le renouvellement de leur agrément tous les 5 ans, qui leur est accordé automatiquement une fois le diplôme en poche.
Malgré ces renforts, la situation reste fragile dans le département. En effet, le Cher comptait 230 assistants familiaux il y a encore deux mois, et ils ne sont plus que 222 aujourd'hui, alors qu'il en faudrait... 270. Un problème national pour Sophie Bertrand, Vice-Présidente du Conseil Départemental du Cher en charge de l'enfance : « En fait, la pyramide des âges des assistants familiaux fait qu'on a beaucoup plus de départs en retraite que de nouvelles familles qui postulent pour avoir un vrai projet auprès de nos enfants ». D'autant que d'après l'élue les « typologies d'enfants évoluent avec des complexes de plus en plus importants et des difficultés. »
Ils sont plus de 1 100 jeunes pris en charge par l'aide sociale à l'enfance dans le Cher. Ce manque de familles d'accueil a-t-il des conséquences pour ces jeunes ? « Si on avait plus d'assistants familiaux, on pourrait proposer sans doute des accueils plus adaptés ; quelques fois, on est obligés de confier les enfants en surnombre pour pouvoir honorer les mesures de placement. On les met en œuvre, mais pour autant, ça permettrait d'avoir des offres d'accueil plus large » explique Marie-Hélène Raymond, directrice enfance famille, chargée de mettre en œuvre la politique de protection de l'enfance dans le Cher.
C'est plus qu'un métier, c'est une vocation !
Il faut dire aussi que ce travail rapporte peu : environ 800 euros par mois, auquel il faut ajouter des frais d'entretien : « C'est vrai que c'est pas forcément payé très cher, il faut dire les choses telles qu'elles sont » convient Nelly Bonin, qui fait partie des nouveaux diplômés. Depuis 3 ans, elle accueille chez elle le petit Marouane, arrivé dans son foyer à l'âge de 3 mois : « Mais c'est vrai que ça apporte tellement d'autres choses ! Je ne pense pas que c'est un métier que l'on peut faire simplement pour gagner de l'argent, il y a autre chose [...] C'est plus qu'un métier, c'est une vocation ! »
Une vocation dans laquelle Nelly n'aurait pas pu se lancer si son conjoint ne travaillait pas à côté. Sans un autre salaire dans le foyer, difficile de devenir famille d'accueil, puisque c'est une activité à plein temps.
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