En ce temps-là,
comme les foules s’amassaient,
Jésus se mit à dire :
« Cette génération est une génération mauvaise :
elle cherche un signe,
mais en fait de signe
il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ;
il en sera de même avec le Fils de l’homme
pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera
en même temps que les hommes de cette génération,
et elle les condamnera.
En effet, elle est venue des extrémités de la terre
pour écouter la sagesse de Salomon,
et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront
en même temps que cette génération,
et ils la condamneront ;
en effet, ils se sont convertis
en réponse à la proclamation faite par Jonas,
et il y a ici bien plus que Jonas. »
Source : AELF
Cette génération réclame un signe mais en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Nous aussi dans l’Eglise, aujourd’hui nous ne cessons de réclamer à Dieu des signes, signe qu’il est présent dans l’Eglise, qu’il la gouverne et qu’il l’accompagne, signe que la vérité est dans l’Eglise et que nous avons raison d’agir comme nous agissons ; mais souvent nous ne savons pas voir les signes que le Seigneur nous adresse, et même nous les cherchons mal : Ainsi pour nous prouver à nous-mêmes que Dieu ne nous abandonne pas, nous ne cessons de compter. Aux JmJ nous comptons pour savoir combien nous sommes et la réussite d’un événement est souvent liée au résultat comptable que nous obtenons. Lorsque les médias minimisent les chiffres, nous nous indignons.
David a compté, par orgueil, et vous savez ce qui lui est arrivé. Nous voudrions une Eglise triomphante, sainte dans ses membres, parfaite dans ses décisions. Mais en fait de signe, il ne nous sera donné que le signe de Jonas : trois jours dans le ventre du poisson, dans les entrailles de la mort. Le grand signe c’est le mystère pascal, le mystère de l’abaissement du Fils de Dieu qui se fait le dernier et le serviteur de tous. Attention, je ne dis pas qu’il faut vivre l’enfouissement tellement à la mode dans les années 70 où nous devions être invisibles, perdu dans la masse. Le Christ dans l’Evangile a donné de la voix, il a fait de grandes choses. Il a guéri et nourri des foules. Il a enseigné et chassé les marchands du temple. Il a voulu être le serviteur de tous mais il n’a pas cherché à être humilié. Il a voulu donner sa vie, mais il n’a pas cherché à être crucifié. Il a fait tout ce qu’il a pu pour que l’Evangile soit annoncé en acte et en parole ; Pourtant, à la croix les apôtres ont disparu, il est humilié. On lui crache dessus et on le tue.
Le disciple n’est pas au-dessus du maître. L’Eglise doit vivre son mystère pascal et lorsqu’elle le vivra, et peut être le vit elle déjà, alors ce sera le signe, le signe qui préparera la résurrection, et cette résurrection sera surprenante, certainement pas telle que nous voudrions qu’elle soit. Ce sera d’une manière ou d’une autre le triomphe de l’amour, du pardon et de la miséricorde, le temps ou le monde, comme le fils prodigue acceptera d’être serré dans les bras du Père. Auparavant, entrant en nous-mêmes, nous devons nous laisser interpeler par sa voix qui nous appelle, nous devons entrer en nous-mêmes et revenir à lui, individuellement et collectivement.
Cette voix, la voix du père elle nous est donnée, voix à la fois exigeante et suppliante, douce et ferme, dans sa Parole. Signe de sa présence !
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