A Cholet, le collectif Ignis organise une exposition participative sur les violences sexuelles au Bar'Ouf en juillet. Les victimes et leurs proches sont appelés à contribuer sous forme de textes, de dessins, de photos... Objectif : briser le tabou des violences sexuelles et permettre aux victimes de se rencontrer pour en parler.
A Cholet, le collectif Ignis organise une exposition participative sur les violences sexuelles. Les victimes et leurs proches ont jusqu’au 31 mai 2023 pour apporter leur contribution. L’exposition se tiendra début juillet au Bar'Ouf.
Au départ de ce projet, on trouve cinq étudiantes originaires de Cholet, dont Louise Dautry, 22 ans. « Ma sœur a mis en place une exposition similaire à Lyon, raconte-t-elle. J’ai eu l’occasion d’aller la voir et ça m’a vraiment impactée. »
Avec des amies, elle a donc décidé d’en monter une à Cholet. « On s’est dit qu’il fallait qu’on fasse bouger les choses à l’origine, dans la ville dans laquelle on a grandi », explique Louise Dautry.
A cela s’ajoute une expérience personnelle. « J’ai été victime d’une agression sexuelle à l’âge de 16 ans, et je n’ai pas trouvé d’espace d’expression ni d’espace pour en discuter avec des personnes qui ont le même vécu que moi. »
C’est ce que le collectif Ignis espère créer à travers cette exposition participative. « On veut briser le tabou, qui est encore présent, même si les paroles se sont libérées », reconnaît Josépha Guimbretière, 21 ans.
« Surtout dans les villes petites et moyennes comme Cholet, on sent qu’il y a encore beaucoup ce tabou parce que tout le monde se connaît, et c’est difficile d’imaginer que quelqu’un qu’on connaît puisse être agresseur ou agresseuse », constate-t-elle.
Le collectif Ignis invite toutes les victimes de violences sexuelles de Cholet et des alentours, « quels que soient leur genre et leur âge », mais également leurs proches, à contribuer à cette exposition.
« Ça peut être du dessin, de la photo, de l’écrit, de la vidéo, de l’audio…, énumère Josépha Guimbretière. C’est très libre et très large. Ce qui est important pour nous, c’est que ce soit authentique et que ce soit rattaché aux émotions ou au vécu des personnes. »
L’ensemble de la démarche peut rester anonyme et les contributions peuvent être signées d’un pseudonyme. « C’est une manière de participer tout en restant protégé(e), en évitant de trop s’exposer », explique Louise Dautry.
« On veut aussi offrir d’autres moyens d’expression, poursuit-elle. Quand on porte plainte, on utilise la parole, mais pour certaines personnes, peut-être que c’est plus facile de raconter en écrivant, en dessinant ou autre. On donne la possibilité de s’exprimer autrement. »
Cela pourra aussi prendre la forme d’une prise de parole, d’une chanson, d’une lecture… sur la scène du Bar'Ouf, le jour du vernissage. « On veut créer un espace qui permette de se rencontrer, déjà entre victimes et aussi entre proches », explique Louise Dautry.
« C’est hyper important que les gens puissent discuter de tout ce qu’ils ont vécu, pour essayer de se soutenir et mieux lutter ensemble. » Le collectif Ignis a déjà reçu six contributions, et il en attend d'autres, « autant de petites flammes qui formeront un grand feu (ignis en latin), lors de l'exposition », espère Louise Dautry.
L’appel à contributions dure jusqu’au 31 mai 2023. Renseignements par mail à collectif.ignis@gmail.com et sur les pages Facebook et Instagram du collectif. Après le Barouf début juillet, l’exposition est destinée à se déplacer, notamment sur le campus de Cholet en septembre.
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