C’est pourtant lui qui gère des monuments parmi les plus fréquentés en France, comme l’Arc de Triomphe – 1,61 millions de visiteurs l’an dernier – ou l’abbaye du Mont Saint-Michel – 1,48 millions, ou la Sainte-Chapelle, sur l’île de la Cité, à Paris – 1,3 millions. Mais ce sont les arbres majestueux du patrimoine, qui cachent une forêt de monuments administrés par le Cmn. Une centaine, propriété de l’Etat, dont la liste et surtout la variété tiennent de l’inventaire à la Prévert : la grotte de Pair-Non-Pair, en Gironde, l’Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, dans le Tarn-et-Garonne, ou la maison de Georges Clémenceau à Saint-Vincent-sur-Jard, en Vendée.
Mais aussi la basilique de Saint-Denis, la Villa Savoye, de Le Corbusier, à Poissy, dans les Yvelines, ou les Tours de Notre-Dame de Paris, fermées évidemment depuis l’incendie. Au total, l’ensemble des monuments du Cmn a accueilli, l’an dernier, pas loin de 10 millions de visiteurs.
Eh oui, le Cmn gère en permanence, et en même temps, plusieurs chantiers de restauration. Mais il s’autofinance, c’est suffisamment rare pour être signalé, et a mis au point un système de péréquation. Autrement dit les locomotives payent l’entretien des poucets du Cmn. C’est un système vertueux, mais qui peut connaitre des aléas.
Prenez l’Arc de Triomphe, les samedis des gilets jaunes, l’hiver dernier, avaient fait plonger les chiffres d’entrées. Sans compter le saccage du monument, le 1er décembre 2018, monument réouvert en un temps record.
Aujourd’hui, c’est l’abbaye du Mont Saint-Michel qui est au centre de toutes les attentions. C’est le Graal du Cmn, dont les recettes d’entrées couvrent le déficit cumulé de 27 petits monuments nationaux. Autrement dit, un monument sur quatre administré par le Cmn dépend de l’argent généré par le Mont Saint-Michel.
Or cette cagnotte est particulièrement convoitée par les collectivités territoriales, département, villes et villages de la baie, qui ont injectés des sommes considérables pour rendre son insularité au Mont et aménager ses abords. Pour le plus grand bénéfice de l’abbaye. La bataille est feutrée mais bien réelle.
Le Centre des monuments nationaux est aussi l’opérateur de deux très gros chantiers, dont on va beaucoup parler dans l’année ...
L’Hôtel de la Marine, d’abord, sur la place de la Concorde. Le Cmn l’a fait restaurer, et l’a remeublé comme il a pu. L’ouverture est annoncée pour juillet prochain. L’ancien état-major de la Marine sera dédié au savoir-vivre et à nos savoir-faire d’excellence.
Et le Château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, resté abandonné pendant des années. C’est un projet pharaonique lancé par le président Macron, qui veut en faire un Centre international de la langue française. Pour l’avoir visité l’an dernier, je peux vous dire qu’il y a du boulot avant qu’il ouvre.
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