Chiens, chats, lapins, furets… On trouve de tout dans les locaux de la LPA, la Ligue protectrice des animaux, de Lille. Et malheureusement pour ces animaux, ils ne sont pas là par hasard. L’été, les départs en vacances, c’est la pire période en ce qui concerne les abandons d’animaux. On fait le bilan pour cette année 2022.
C’est le long du chemin de Bargues, à Lille, que nous nous sommes rendus. Après avoir croisé de nombreux bénévoles promenant les chiens, tout au bout, nous voici arrivés devant les locaux. Juliette Moranval, la chargée des relations publiques de la LPA nous y attend. A l’intérieur, tout est très bien organisé : une partie réservée aux chiens, une autre aux chats, et même une pour les NAC (nouveaux animaux de compagnie). Comme les rongeurs, les serpents, ou même des caïmans que la LPA a déjà accueillis. C’est assez bruyant, et les cages ne manquent pas de locataires. Preuve que les abandons sont loin d’être rares.
Quel bilan à la fin de l’été ?
A la date du 17 août, la LPA accueillait “239 animaux abandonnés depuis le 1er juin. Dont 135 chats, 71 chiens et 2 lapins” explique Juliette Moranval. Mais ce ne sont pas les seules espèces concernées. Aujourd'hui, “tous les animaux sont victimes d’abandons, notamment les hamsters et les oiseaux”, précise l’employée de la LPA. Malgré les campagnes de prévention faites chaque année par les associations de protection animale, le nombre d’abandons ne baisse pas. Cependant, l’été 2022 est un peu moins problématique comparé à celui de l’année dernière. “On a eu beaucoup plus d’abandons sur la même période pendant l’été 2021. C’est normal, on sortait peu à peu du Covid et des différents confinements. Les gens ont adopté un animal car ils avaient le temps de s’en occuper, et aussi pour se sentir moins seuls. Puis quand les déplacements ont été de nouveau possibles, ils n’ont plus voulu s’en occuper”, se désole Juliette Moranval.
En se penchant un peu sur les chiffres de cette année, on se rend vite compte que les félins sont encore moins bien lotis que les autres espèces. “Tout simplement parce qu’ils sont beaucoup plus nombreux que les autres animaux. Ils peuvent avoir quatre portées par an, c’est énorme. Pour un couple de chat, sa descendance peut s'élever à plus de 20 000 chats en seulement quatre ans”. Autant dire que ça fait beaucoup de bouches à nourrir. C’est pour ça qu’il est important de penser à la stérilisation de son compagnon moustachu. Les plus exposés aux abandons sont les chatons, que les personnes n’ont pas le courage de donner, ou d’élever.
Heureusement pour les matous, ils sont aussi plus adoptés que les autres animaux. “Ici, nous sommes dans une grande ville. La plupart des personnes vivent dans des appartements, et donc dans un lieu de vie assez petit. Il est bien plus simple d’adopter un chat dans ce cas là, plutôt qu’un chien qui nécessite un espace beaucoup plus grand”.
Adopter son propre animal
Restons sur une note plus positive. Mais avant de pouvoir accueillir son nouvel ami à quatre pattes chez soi, il est important de signaler un animal qu’on juge abandonné. Et contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas une association qu’il faut appeler, mais les forces de l’ordre. Ce sont elles qui vont donner l’autorisation à l’association de venir sur place. “Une fois l’animal récupéré, il reste en fourrière pendant huit jours. Le temps de laisser son potentiel propriétaire venir le chercher. Si personne ne s’est manifesté à la fin du délai, il est proposé à l'adoption”.
Et sinon, il est possible de passer librement aux horaires d’ouverture de la LPA pour venir choisir un nouveau compagnon. En revanche, certains documents sont à prévoir : une pièce d’identité, un justificatif de domicile et de quoi régler les tarifs d’adoption. Soit 120 euros pour un chat et 240 euros pour un chien. “On se permet le droit de refuser un animal à un individu s’il n’a pas de bonnes conditions d’accueil”, précise Juliette Moranval. N'espérez pas adopter un très gros chien dans un logement de vingt mètres carrés par exemple.
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