En raison de la pandémie de coronavirus, le diocèse de Limoges a décidé l'ostension exceptionnelle de la relique du crâne de saint Martial, conservée en l'église Saint-Michel-des-Lions. Une ostension qui n'a lieu que sept ans, mais qui peut se faire de façon exceptionnelle, notamment en cas d'épidémie. Mgr Pierre-Antoine Bozo, l'évêque de la ville, s'engage à bénir la relique chaque soir à 18 heures, et à prier pour la ville, jusqu'à la fin de l'épidémie.
La tradition des ostensions limousines, des processions de reliques de saints locaux, est inscrite au patrimoine culturel immatériel (PCI) par l'Unesco. Une tradition qui remonte au Moyen Âge, depuis qu'au Xe siècle, à la suite d’une procession en l'honneur de saint Martial, premier évêque de Limoges, des milliers de Limougeauds furent guéris d’une épidémie provoquée par l'ergot de seigle et appelée "le mal des ardents".
La cérémonie de l'ostension se fait à huis clos, selon un cérémonial très précis. Dimanche dernier, l'ouverture de la châsse qui contient le chef (le crâne de saint Martial), s'est faite en présence de l’évêque, du maire de Limoges, du curé de Saint-Michel-des-Lions et des membres des confréries. Ensemble ils ont prié devant la relique et prié pour la fin de l'épidémie, Mgr Bozo a béni la ville avec le chef de saint Martial. En raison des mesures de confinement, les processions n'ont pas eu lieu.
10 siècles après les premières ostensions de saint Martial, cette dévotion peut surprendre. Mgr Bozo y voit un moyen d’évangélisation : "Les ostensions ont cette dimension folklorique qui contient un peu de superstition, mais notre foi est toujours à purifier et je vois cette piété populaire, comme un lieu d’annonce de l’Évangile."
La relique de saint Martial se trouve donc à l'évêché jusqu'à la fin de l'épidémie de coronavirus. "Je suis assez ému d’avoir ces reliques dans mon oratoire, confie-t-il, ce sont les restes du premier évêque de Limoges dont je suis le 107e successeur… Il y a une continuité entre nous, je sens une proximité spirituelle."
Désormais, chaque soir à 18 heures, Mgr Pierre-Antoine Bozo va bénir le crâne, prier pour la ville et demander l'intercession de saint Martial. "Si on prend des moyens naturels exceptionnels comme les mesures 'barrière' et le confinement, il faut aussi au plan surnaturel prendre des mesures exceptionnelles pour lutter contre l’épidémie."
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