En 2019, Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, organisait à Paris un Grenelle des violences conjugales. C’est suite à ce Grenelle que des centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales ont été mis en place. Il en existe aujourd’hui une trentaine en France, qui maillent le territoire, dont un Nancy, avec une antenne dans les Vosges. Ce CPCA est géré par l’association Terres à Vivre. Elisabeth Perry en est la directrice.
Quel est le rôle des CPCA ?
Ils ont pour mission de mieux coordonner trois types de réponses aux violences conjugales. Elles sont de l’ordre du judiciaire, du social et du thérapeutique. Nous accompagnons les auteurs de violences conjugales et proposons une alternative thérapeutique à la violence. Il est nécessaire de travailler sur les racines de la violence. La violence peut provenir de l’éducation que l’on a reçue, mais elle peut aussi être liée à une histoire de vie ou des traumatismes antérieurs. Au CPCA, les auteurs trouvent des gens qui ne jugent pas, mais qui essayent de les comprendre et de les aider à se comprendre. Nous proposons à la fois de la prévention de la violence et traitons le stress post-traumatique.
La prise en charge des auteurs de violences conjugales est-elle une démarche nouvelle ?
Notre association Terres à Vivre œuvre depuis une quinzaine d’années déjà pour la prise en charge de ces auteurs. Mais il y a eu une prise de conscience du gouvernement au moment du premier confinement. Le fait que des couples soient enfermés au même endroit a aggravé certaines tensions. La prise en charge de la violence ne peut pas seulement consister à sauver les victimes et punir les auteurs. C’est pour cela qu'a été actée, suite au Grenelle des violences conjugales, l’ouverture d’une trentaine de centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales sur le territoire. Depuis notre ouverture en octobre 2020, nous avons accompagné 217 auteurs.
Comment se passe la prise en charge des auteurs ?
Parmi les auteurs, une partie est orientée vers nous par la justice. Certains sont déjà condamnés et ont une obligation de soins. Et puis nous avons des auteurs qui ont eu un déclic et qui nous contactent de manière volontaire. Ils appellent notre permanence téléphonique. En fonction de son profil, nous dirigeons l’auteur vers le thérapeute le plus approprié. Au CPCA, nous proposons également des groupes de parole. Nous avons aussi un outil, la psychoboxe. Il s'agit d'un combat de boxe anglaise, dans lequel les coups sont atténués. Le but est d'explorer sa violence, avec un partenaire en face de soi et un observateur extérieur.
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