Les évêques sont réunis à Lourdes depuis mardi 5 novembre pour leur traditionnelle assemblée plénière d’automne. Au programme : écologie, synodalité et abus sexuels.
La session plénière d’automne de la Conférence des Évêques de France (CEF) débute mardi 5 novembre. Pour la première fois, il y aura moins d’évêques que de non-évêques à cette réunion, puisque chacun des prélats présents dans la cité mariale est venu accompagné de deux baptisés de son diocèse. "C’est une mini-révolution, mais c’est une grande joie" explique Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen.
Ces laïcs devront pleinement participer aux échanges de la CEF. "Pendant les deux premières journées, ils vont être dans les groupes de travail. Ils seront dans l’hémicycle. L’idée est que nous puissions réfléchir ensemble, faire un chemin ensemble. On voudrait essayer de cheminer durant ces deux jours les uns avec les autres" ajoute le membre de la commission permanente de la CEF.
Les deux premiers jours de cette assemblée plénière vont être consacrés à l’écologie. "Nous avons besoin d’être ensemble. J’espère que nous nous rapprochons de l’Évangile. Jésus était au milieu de tous. Il rencontrait des personnes très différentes, et il avait avec lui le collège des douze. On va essayer de faire croiser la collégialité et puis les autres, qu’ils soient vraiment présents avec nous en tant qu’acteurs de la mission" lance l’archevêque de Rouen.
Face aux bouleversements écologiques, et aux catastrophes comme celle de l’incendie du 26 septembre dernier à Rouen, Mgr Lebrun appelle à la confiance. "Il faut garder cette profonde confiance que Dieu nous fait en nous confiant la création. Il faut avoir ce regard très positif sur les capacités de l’homme à réagir, à s’adapter. Nous ne sommes que des créatures. Il faut parler d’écologie intégrale. Nous sommes intégralement des serviteurs et non pas les maîtres absolus de notre planète" estime-t-il.
A compter de jeudi, les évêques se retrouveront entre eux pour travailler sur la question des abus au sein de l’Église. Au printemps dernier, ils avaient invité des victimes à s’exprimer devant eux, une première. Le début d’un travail de réconciliation qui se poursuit encore. "Il y a eu plusieurs groupes de travail sur la mémoire, la prévention, la question des gestes en faveur des victimes" précise le prélat.
Ces victimes vont être indemnisées financièrement. "La grande difficulté est de se dire si l’Eglise est responsable collectivement, tout le peuple de Dieu. Ces gestes sont accomplis par des personnes. Aujourd’hui, on ne met pas en prison une collectivité. Cependant, on voit bien que quelque chose a cloché dans notre manière d’être, qui a accru indirectement la souffrance des victimes. Ces comportements ne sont pas justifiés. Notre responsabilité est dans la reconnaissance de la souffrance. Cela passe par une indemnisation financière. C’est certainement imparfait, ce n’est pas la seule manière. Un geste significatif avec de l’argent peut marquer, pour certaines victimes, une vraie reconnaissance" conclut l’archevêque de Rouen.
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