Abus sexuels : le cardinal Barbarin condamné pour non-dénonciation

Les avocats de l'accusation parlent de décision "historique", la condamnation du cardinal Mgr Philippe Barbarin a en tout cas pu surprendre, étant donné que le parquet de Lyon avait, sur les mêmes faits, estimé en 2016 qu’il n’y avait pas d’infraction et avait classé l’enquête sans suite. Pendant le procès, le parquet était resté sur la même ligne et n’avait requis aucune condamnation, mais le tribunal n’était pas obligé de suivre cet avis.

C'est donc ce qui s'est passé puisque la présidente Brigitte Vernay a reconnu coupable l'archevêque de Lyon de son "inertie". Dans son rendu, elle estime que Mgr Barbarin a "fait le choix en conscience de ne pas transmettre ces faits à la justice, pour préserver l'institution à laquelle il appartient. (...) En voulant éviter le scandale, le cardinal a préféré prendre le risque d'empêcher la découverte de très nombreuses victimes d'abus sexuels par la justice, et d'interdire l'expression de leur douleur".

L’argument du secret ecclésiastique, avancé par la défense, est balayé par le tribunal, qui estime que les victimes avaient averti l’Eglise pour qu’elle se mobilise et non pas dans une démarche confidentielle.
 

Pas d'autre condamnation 

Concernant les cinq autres responsables du diocèse de Lyon appelés à comparaître dans la procédure, Régine Maire, Pierre Durieux, le père Xavier Grillon et l’archêveque d’Auch Mgr Maurice Gardès sont tous relaxés. Pour l’évêque de Nevers Mgr Thierry Brac de la Perrière, il y a effectivement eu non-dénonciation d’abus sexuels, mais en 2011. Les faits sont donc prescrits et il n'écope pas de condamnation.

Les réactions 

L'avocat de Mgr Philippe Barbarin, Jean-Félix Luciani, a annoncé dès la sortie de la salle d'audience son intention de faire appel :

 Du côté des victimes, c'est une véritable victoire, un soulagement et la fin d'un long combat. C'est le sentiment exprimé par Laurent Duverger, victime du père Preynat :

Pour François Devaux, le président de l'association la Parole libérée, la question de la démission du cardinal Barbarin est posée avec cette condamnation :