Aujourd’hui, se tient à la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF), une nouvelle journée de formation sur l’emprise, les abus spirituels et les violences sexuelles.
Elle est destinée aux responsables d’instituts religieux, mais aussi à leurs conseils et aux formateurs. Elle sera accompagnée par Jean-Guilhem Xerri, biologiste et psychanalyste, bien connu par ses livres "Prenez soin de votre âme", ou "À quoi sert un chrétien ?" ainsi que par Karlijn Demasure ancienne directrice du Centre de protection des mineurs à l’université de la Grégorienne [L'Université pontificale grégorienne, ndlr] à Rome. Dix personnes victimes seront aussi des nôtres tout au long de la journée.
Ce sera notre troisième journée en moins d’un an, consacrée à ce drame et ce scandale. Nous sommes là car nous avons mal avec les victimes de prédateurs sexuels, d’abus spirituels, et d’emprise. Victimes du silence coupable et destructeur qui a été bien trop longtemps le nôtre. Elles sont membres du corps du Christ, avec la marque de ses clous. Mémoire active de la violence et de la trahison.
Nous sommes là, peut-être, comme les femmes, qui au soir de la mort de Jésus vont jusqu’à l’endroit où on l’a mis, vont au plus près de la mort. Elles ne vont pas dans la mort. Mais au bord. Car personne ne va à la vie, s’il ne s’est approché de la mort de l’autre. Si en cet endroit il ne s’interroge sur comment avons-nous pu en arriver là ? Comment avons-nous pu mettre à mal l’innocent ? Comment notre silence l’a-t-il emmuré davantage encore dans sa douleur et le non-sens de la violence du mal subi ? Comment des hommes de Dieu, des femmes de Dieu, ont-ils pu trahir à ce point leur promesse, faire du mal un bien, du mensonge une vérité ?
Comprendre, afin de réparer, si c’est possible. Et de prévenir. Le journal La Croix, l'hebdo Le Pèlerin appellent à "réparer l’Église". Alors l’espérance c’est cela : qu’elle se trouve réparée par le plus précieux, telles ces céramiques - dans l’art traditionnel japonais du kintsugi - réparées avec de l’or. Réparée par le plus précieux, par notre conversion à tous à l’Évangile en sa vérité. Sans que ne s’effacent les cicatrices du mal commis, afin de ne jamais oublier.
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