Le père Johannes Rivoire est mort à Lyon, le jeudi 11 avril, dans un EHPAD de La Croix Rousse, des suites d’une longue maladie. Le prêtre de 93 ans faisait l’objet de plusieurs accusations d’agressions sexuelles.
Le décès de Johannes Rivoire laisse un goût amer. Ce prêtre membre de la communauté des Oblats de Marie-Immaculée était accusé d’agressions sexuelles sur des jeunes Inuits dans le Grand Nord canadien dans les années 1960 et 1970.
Il part au Canada en mission au Nunavut au début des années 1960. Il enseigne durant près de 30 ans le catéchisme et le français, jusqu’en 1993, où il quitte le pays pour revenir en France. Date à laquelle, pour la première fois, des plaintes d’agressions sexuelles sont déposées contre lui.
Le Canada émet un premier mandat d’arrêt en 1998 contre le père Johannes Rivoire qui sera finalement levé en 2017. En 2022, une nouvelle plainte est déposée. Le Canada émet alors un nouveau mandat d’arrêt mais la France refuse l’extradition de son citoyen. Pour faire pression sur le pays et alerter l’opinion publique, une communauté d’inuit arrive dans l’hexagone mais l'Etat ne change pas sa position. Jamais le père Rivoire ne passera devant la justice.
Le révérend Ken Thorson reconnait dans un communiqué des Oblats de Marie-Immaculée, « que cette nouvelle sera difficile à recevoir pour beaucoup, en particulier pour les survivants et leurs familles qui ont plaidé pour qu'il soit traduit en justice au Canada ». Steve Mapsalak, qui l'accusait de l'avoir agressé sexuellement, a réagi vendredi : « Je suis heureux qu'il soit parti, bon débarras ».
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