Je vous emmène « jusqu’aux étoiles » puisque c’est la traduction latine du titre !
« AD ASTRA » commence comme un véritable film de science-fiction, qu’il est, avec une première séquence à couper le souffle : des spationautes réparent une antenne géante, une sorte de tour de Babel futuriste où ils sont perchés entre ciel et terre, quand des surcharges électriques inexpliquées surviennent et mettent l’édifice en péril. On assiste alors à l’une des plus fortes expériences de vertige que j’ai pu avoir au cinéma !
Puis l’enquête commence : l’agence américaine SpaceCom pense à une attaque venue de l’espace, et soupçonne le commandant McBride disparu il y a 16 ans. Il dirigeait alors le projet Lima, parti aux confins du système solaire à la recherche de formes de vies intelligentes, mais il n’a plus donné de nouvelles depuis.
Il est recruté pour ses facultés psychiques et physiologiques hors du commun. Depuis qu’il est devenu orphelin, adolescent, il s’est forgé un mental d’acier, coupé de toute émotion et dans un contrôle total de lui-même. Mais cette mission va l’amener à découvrir la véritable personnalité de son père, loin de l’idéal qu’il s’était construit. Et au fur et à mesure où il s’éloigne de la terre, son voyage se transforme en une quête existentielle personnelle.
Ce n'est pas seulement un film de science-fiction, même s’il en a tous les ingrédients, avec un savoir-faire particulièrement professionnel. Les amateurs du genre ne seront donc pas déçus !
Il y a même quelques scènes d’action qui resteront en mémoire, comme une course-poursuite sur la face cachée de la Lune, très réussie, ou une rencontre avec des singes de laboratoires dont vous vous souviendrez longtemps Stéphanie ! Les puristes y verront quelques incohérences scientifiques, mais là n’est pas le propos.
Le réalisateur situe son histoire dans un futur proche, où la vie dans l’espace ressemble parfois étrangement à notre monde actuel. Il a filmé en 35mm et il a évité la profusion d’effets spéciaux, pour privilégier l’esthétique de l’image et l’intériorité des personnages.
On retrouvait déjà cette dimension introspective dans des films de science-fiction récents comme Gravity d'Alfonso Cuaron ou Firstman de Damien Chazelle, avec son film, James Gray a juste voulu poser la question à l’envers : Et si le ciel était vide ?
Il est donc loin d’opposer l’homme à la science et il nous offre au contraire une belle illustration de la place de l’homme dans l’infiniment grand et du sens de sa vie sur Terre.
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