En octobre dernier, l’étude Prévado a été lancée. Son but : démontrer l’efficacité de la prévention précoce des conduites addictives pour les jeunes. Pour la mener, le CHRU de Brest recherche des volontaires de 14 à 17 ans.
95 % des jeunes bretons âgés de 17 ans ont déjà expérimenté l’alcool. Un quart connait plusieurs épisodes d’ivresse (au moins trois) dans un mois. Un constat implacable qui a forcément orienté le lancement de l’étude Prévado par le CHRU de Brest. Les jeunes concernés sont des adolescents de 14 à 17 ans, ayant déjà bu au moins un verre d’alcool dans leur vie.
C’est le docteur Morgane Guillou, psychiatre et addictologue qui la pilote : « dans l’Ouest breton, il y a une banalisation importante des consommations d’alcool qui font partie des habitudes festives. C’est un rituel d’initiation à l’adolescence ».
Des comportements potentiellement à risques qui incitent la professionnelle à encourager la prévention précoce.
L’étude pilotée depuis Brest s’appuie sur le programme québecois Preventure, déployé depuis 20 ans en milieu scolaire. « c’est un travail centré sur les modes de fonctionnement, pour mieux apprendre se connaître ».
Il s’appuie sur un questionnaire qui permet de détecter des traits de personnalité chez les jeunes qui sont connus comme à risque : l’impulsivité, le fait d’avoir des idées noires ou négatives, la tendance à la recherche de sensations fortes et l’anxiété.
Avec celles et ceux qui présentent ces traits de caractère, des appels téléphoniques seront réalisés, puis deux sessions d’1h30 en visio : « ça permet de faire un travail ciblé pour apprendre aux jeunes à mieux maîtriser leurs façons de réfléchir et trouver des alternatives à leurs décisions et donc moins se mettre en danger ».
ça a réduit de 50 % les comportements d’alcoolisation intensive à trois ans
A Landerneau, Morlaix, Carhaix et Brest, 340 adolescents (avec l’autorisation d’au moins un de leurs parents) pourront participer à l’étude. Le but est de constater si les bons résultats observés au Québec se confirment ou non dans le nord du Finistère. Quels sont-ils ? « Ils ont montré que cette intervention, ça a réduit de 50 % les comportements d’alcoolisation intensive à trois ans, si on compare ceux qui bénéficient du programme à ceux qui n’en bénéficient pas ».
L’objectif pour la psychiatre et addictologue, c’est que cette façon de faire soit ensuite généralisée à toute la France. Et de conclure « rapport temps passé, énergie mis dans le programme par rapport au bénéfice à long terme, c’est assez exceptionnel comme résultat ».
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