Adopter un animal ; une décision qui doit être prise de manière réfléchie. Car prendre chez soi un compagnon à quatre pattes est un engagement pour toute sa vie. Alors que le salon du chiot, avec des chiots de race, se tenait le week-end dernier à Nancy, plusieurs associations de défense des animaux ont, à cette occasion, à nouveau tiré la sonnette d’alarme. Selon elles, ce type d'événement encourage l’achat compulsif d’animaux. Laura Sanchez est présidente de l’association Targa.
Pourquoi les associations de défense des animaux s’indignent-elles contre ce genre de salon ?
Il existe de très bons éleveurs, et je n’ai rien contre le fait de présenter des chiots de race dans des salons. Je peux comprendre que des gens souhaitent une race spécifique pour avoir un caractère de chien spécifique. Mais ce qui me gêne dans ce genre de manifestation, c’est justement le fait d’acquérir un chien immédiatement. On le trouve mignon, ou alors il nous fait de la peine, donc on veut l’emmener chez soi. Certains ne réfléchissent pas et ne se rendent pas compte de l'engagement que cela représente. Le risque est que cela se solde par un abandon quelques mois plus tard.
Il y a aussi le fait de ne pas savoir dans quelles conditions a été élevé le chiot.
Tout à fait. On ne sait pas si ses parents sont bien en France - au moins sa mère -, et s’il a bien été élevé sur notre territoire, et pas dans un pays de l’Est, dans une cage. On ne connaît pas les conditions d'élevage.
La question sanitaire se pose également dans ce genre de salon.
Effectivement. On va nous dire que les chiots sont vaccinés, mais on ne sait pas quand a eu lieu le dernier vaccin. Et puis les gens touchent tous les animaux. Au niveau sanitaire, pour moi, c’est une catastrophe.
Que faut-il savoir avant d’adopter un chien ?
Forcément, adopter un chien a un coût financier, entre la nourriture et les frais de vétérinaire. Il faut bien réfléchir également aux contraintes des sorties. Un chien peut rester à la maison tout seul, mais pas pendant une éternité. Il est nécessaire de faire une bonne promenade le matin, d’au moins une heure, et le soir également, d’au moins une heure à une heure et demie. Le midi, c’est encore mieux si on peut le sortir aussi. Parce qu'un chien ne peut pas rester enfermé toute la journée. C’est vraiment l’une des principales contraintes.
Qu'en est-il du logement dans lequel on vit ?
Tout dépend vraiment du tempérament du chien et de sa race. Vous pouvez très bien avoir un dogue de Bordeaux et être en appartement. Cela ira très bien si les sorties sont là, que le jeu est là, et qu’il peut s’épanouir à l'extérieur. Ce sont des chiens qui sont relativement calmes et qui n’ont pas besoin de s’ébattre pendant des heures à l’extérieur. A l’inverse, vous avez des chiens comme les Jack Russel qui ont besoin de courir énormément et d’avoir beaucoup d’activité. Dans ce cas-là, en appartement, surtout quand ils sont chiots, c’est un peu délicat.
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